Hommage à Gary Wright (1943-2023)

Hommage à Gary Wright (1943-2023)
Gary Wright
Lucas Biela

Hommage à Gary Wright (1943-2023)

Gary-Wright_BAND1 (crédit photo Rich Zimmermann)

Dans la liste des pionniers du rock progressif, on oublie souvent Spooky Tooth, groupe mené tambour battant par le chanteur et claviériste Gary Wright. Leur collaboration inespérée avec un des maîtres de la musique concrète, Pierre Henry, sous le titre Ceremony. An Electronic Mass est, au même titre que le In The Court Of The Crimson King de King Crimson ou le The Thoughts Of Emerlist Davjack de The Nice, une des pierres angulaires du rock progressif. Le chant tantôt passionné, tantôt incantatoire, de Gary y est accompagné d’une musique dynamique et agressive proche des formations heavy prog à la Captain Beyond ou Warhorse qui allaient suivre. Les claviers de Gary et les interventions électroniques de Pierre y apportent, par ailleurs, une atmosphère brumeuse et mystérieuse. Spooky Tooth, c’était, certes, cette curiosité musicale où le rock rencontrait les développements électroniques de l’époque et les textes sacrés de la liturgie catholique, mais c’est également ce morceau, « Better Than You, Better Than Me », repris bien des années plus tard par Judas Priest, qui montre à quel point ce groupe a pu influencer le heavy metal. Pourquoi est-ce que je parle tant de Spooky Tooth ? C’est parce que son leader, Gary Wright nous a quittés le 4 septembre 2023. Notre Américain était certes un chanteur talentueux, mais sa contribution au développement du rock ne s’arrêtait pas là. En effet, les sons omniprésents de ses claviers, aussi bien au sein de Spooky Tooth que dans sa carrière solo (sur l’album The Dream Weaver, c’est pas moins de 6 instruments à claviers que l’on compte sous ses doigts, en plus de la collaboration de deux autres claviéristes de talent, David Foster et Bobby Lyle – trop méconnu ce Bobby malheureusement) ont permis de hisser les claviers au même rang que les guitares dans le rock.

Gary-Wright_BAND2 (crédit photo Redferns)

Gary a sorti une dizaine d’albums solo sur près de 40 ans. Lors des sessions, il s’est entouré de requins de studio de la côte californienne (comme Jim Keltner ou Steve Lukather). C’est également avec le futur batteur de Yes, Alan White qu’il a enregistré quelques-uns de ses albums (il l’a rencontré lors de sa participation à l’album All Things Must Pass de George Harrison). Et plus tard, on l’a même vu s’offrir les services de l’ex-Zappa, Terry Bozzio. Malgré des line-ups renversants, le seul moment de gloire de sa carrière solo a consisté en l’album The Dream Weaver, celui-là même qui met à l’honneur les synthés et les claviers. Un immense artiste nous a quittés, mais il laisse derrière lui de nombreuses heures d’écoutes, que ce soit avec Spooky Tooth ou avec sa vaste carrière solo.

https://www.facebook.com/OfficialGaryWright

https://www.thedreamweaver.com/music/

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