Hommage à Dr John (1941 – 2019)
R.I.P Dr John, légende de la Nouvelle-Orléans
Dr John s’en va et c’est une autre légende qui nous quitte. Celle-ci est peut-être moins connue, mais pas moins énorme. Malcolm John Rebennack Jr devient Dr John à la fin des années 60 et celui qui a déjà toute une carrière de pianiste derrière lui (il a commencé adolescent) commence une carrière de chanteur avec l’album Gris-Gris, condensé de tout ce qui a fait de la Nouvelle-Orléans un mythe. Grand addict des drogues (qu’il stoppe en 1989), il se forge une réputation sulfureuse et atterrit même en prison pour sa consommation. Il publie des albums mêlant rhythm’n’blues, jazz et folklore créole, un « gumbo » qui popularise la musique de cette région de Louisiane, qui fait de lui une star et qui lui vaut le surnom de « Night Tripper ». L’album Gumbo, composé de reprises de chansons de sa ville natale, est d’ailleurs celui avec lequel il explose en 1972. Sa voix unique et son toucher de piano légendaire lui valent 6 Grammys et d’être inscrit au Rock N Roll Hall Of Fame.
Dr John est mort d’une crise cardiaque à l’âge de 77 ans. En live, il faisait vivre un univers vraiment à part, apportant mysticisme et folklore avec une joie de vivre et une musicalité sans pareille. Un grand artiste nous a quittés. Nul doute que dans les rues de la Nouvelle-Orléans, un défilé sera organisé en son honneur avec bien entendu de la musique. Beaucoup de musique et de danse. C’est comme cela que l’on honore les morts là-bas. Pour ma part, les albums du bon docteur que je retiendrais sont Dr John’s Gumbo (1972), Going Back To New Orleans (1992), Creole Moon (2001), Tribal (2010) et Locked Down (2012), parmi la multitude de sa production.
Fred Natuzzi