Halloween – Merlin
Halloween
Musea
Après les excellents et ténébreux « Part One » (1988) et « Laz » (1989), Halloween nous avait fait miroiter bien des merveilles ébauchées. Il manquait la concrétisation de ces promesses pour pouvoir annoncer l’avènement d’un grand groupe progressif français. Avec « Merlin », œuvre sublime, ce fut enfin chose faite en 1994. Ce concept album s’inscrivait pleinement dans la tradition du rock symphonique, retraçant la légende de Merlin L’Enchanteur dans un univers peuplé de fées et de dragons : le décor était planté ! L’ensemble était construit selon l’ordre d’un récit au sein duquel s’enchainait une succession de scènes d’une expressivité et d’un réalisme saisissants. Cette fresque fantastico-réaliste reposait, par ailleurs, sur un savant dosage de chapitres chantés et d’expositions instrumentales. Les parties vocales n’étaient plus exclusivement assurées par Jean-Philippe Brun (violon, alto, guitare et basse) et Gilles Copin (claviers), la formation accueillant une chanteuse plantureuse du nom de Géraldine Le Cocq qui possédait une voix d’une chaleur et d’une suavité magnifiques. Les séquences instrumentales, ou plutôt orchestrales, formaient le cœur de ce concept. Saluons au passage les autres musiciens du combo : Philippe Di Faostino à la batterie et Jean-François Delcamps à la guitare acoustique, à la basse et au luth. L’orchestration recelait aussi de trombone, trompette, cor anglais, flûte et même d’un quatuor à cordes. En réunissant l’intelligence du propos, la magie d’un compte fantastique, la sensualité des vocaux et le grandiose d’un symphonisme altier, « Merlin » touchait véritablement à la perfection. Une œuvre majeure venait de naître et plus rien ne serait jamais comme avant…..
Bertrand Pourcheron & Philippe Arnaud (8,5/10)