Greenleaf – Rise Above The Meadow

Rise Above The Meadow
Greenleaf
Napalm Records
2016
Jéré Mignon

Greenleaf – Rise Above The Meadow

Greenleaf Rise Above The Meadow

Mes roudoudous, je me sens bizarre et je ne sais comment l’expliquer. Et pourtant, c’est un fait, l’effet Greenleaf a encore fait des siennes. Un contrecoup envahissant et percute-gueule. Et pourtant je l’attendais, la bave aux lèvres, la cigarette au bec, la bière au goulot, les doigts fébriles à rayer ma platine vinyle. Merde et fichtre, c’est reparti ! Mes roudoudous, je suis piégé, acculé au fin fond de mon cortex pré-frontal et voilà que je suis heureux. Pourquoi donc ? Le tout est de le savoir. C’est vrai et c’est très intéressant de le soulever, je vous en remercie. Pourquoi alors, diantre, un album de Greenleaf procure un tel effet « patate » ? Déjà, il y a le coefficient passif de cette locomotive à tubes. 16 ans d’activité, et le groupe est toujours là, à proposer un stoner rock de qualité, bien que les effectifs se soient épuisés aussi précipitamment qu’une boîte de kleenex de chez Monoprix. Ce n’est pas rien. La cerise sur la chantilly revient à ce qu’on oublie presque que Greenleaf, à la base, c’est un side-project de Dozer, groupe qui a commit des bombes telles que Call It Conspiracy et Trough The Eyes Of Heathens que tout fan de stoner connaît sur le bout des poils. Lourd me diras-tu. Maintenant cependant, il existe Greenleaf qui a pris l’envol vers l’étoile des riffs à bonne gueule. Le résultat de cette parabole est aussi goûteux qu’une bière dégustée avec des compagnons de bon aloi. On y revient, donc, forcément.

Rise Above The Meadow. On y retourne, le cortex pré-frontal à nouveau mis à l’épreuve pour un plaisir addictif toujours renouvelé. Et ce plaisir, mes doudous roux, c’est celui des lignes de guitares de Tommi Hoppala, aussi brutes que du Kyuss et aussi grasses que du Black Sabbath, qui n’oublient pas cependant qu’avec une gratte on peut jouer de chouettes mélodies et entraînantes avec ça. Et un bon point, un ! Ajoutez à la recette que celle-ci est doublée par des roulements et CE groove qui donnent l’envie irrépressible de jouer de la batterie dans la rue sur des caisses en bois. Perso, je signe déjà pour l’ascension de l’unique pyramide du bon goût. Je dis ça, je ne dis rien. Et puis dans cette galopade de poussière cosmique, perce la voix captivante d’Arvid Jonsson. Le gars qui se positionne juste là où il faut, entre les excroissances de sa barbe ajustée et les constructions hard et heavy concoctées. Mélodieuses à fondre un bâtonnet de glace où pointent les expériences passées de combos jazz, pop et blues, ce qui n’empêche pas le bonhomme d’être un frontman au charisme qualité supérieure. Chaque accent, intonation et trémolo semble se positionner sur un nuage tirant la guitare de Tommi Hoppala vers des sommets de contemplation aérée et magnétique, où se promène créatures mi-végétales mi-animales dans une douce nuit bleutée. Le tout le plus naturellement et le plus punchy possible. Simplicité, homogénéité, efficacité. Stoner approved.

Greenleaf Band

Et si un titre est à jeter ? Permettez-moi de rire (Mouhahahaha !). Aussi simple que de tartiner sa tranche de pain du matin mes roudoudous. Au power tubesque « A Million Fireflies », je dis oui, au martelant « Golden Throne », je dis oui, jusqu’au diptyque « Levitate And Bow », pour finir sur la douceur entraînante et couillue qu’est « Pilgrims », oui et encore trois fois oui. Je ne trouve rien à rétorquer, pour cause, je suis encore sous l’effet d’une pseudo transe devant ma glace (nu, évidemment) et la descente ne m’est pas vraiment au plus pressé. Je n’arrive pas à les départager, au final, excusez-moi. Et pour quoi faire ?! Tout ça, après un nombre d’écoutes fortement exagéré et non autorisé par les instances religieuses, j’en reviens au même point : je suis heureux. C’est fou ça. Avec cette banane d’un mioche à qui on a offert une peluche sucrée à s’en placer sous respirateur artificielle. Une échappatoire. Une porte entrouverte sur un ciel constellé de papillons se déhanchant honteusement dans un espace déformé, la simple volonté de regarder en l’air, ou de voir autre chose dans le paysage environnant, en y imaginant chimère psychédélique et autre bestiaire camouflé. L’effet « patate » ?

Gouleyant et attachant ma bonne dame. Dictionnaire des superlatifs en berne, je suis perdu, à cet instant, dans une ligne droite emplie de fuzz cool, de blues et de reverb solides qui démantibulent nuques et frimousses. Mon esprit, lui, n’est pas encore redescendu de son voyage gentiment blasphémateur et particulièrement jouissif. Alors, merci de votre patience durant l’atterrissage. Et pour l’effet « patate » me direz-vous ? L’effet Greenleaf, encore une fois… Boum !

Coup de Coeur C&Osmall

https://www.facebook.com/greenleafrocks

Ps : La première édition de l’album contient un titre bonus assez louable, bien que semblant propulsé là-dedans sans trop se poser de questions. Mais bon, trois minutes de plus avec des potes, ça ne se refuse pas.

 

5 commentaires

  • Dany Larrivée

    Pour être totalement franc, Maître Mignon, je suis fan de stoner je dois admettre ne pas connaître ce groupe. Pas mal du tout… ‘Planet of Zeus’, tu connais ? Tu aimerais aussi, si j’en crois ce que j’écoute… Ah, et ‘Down’ aussi, le projet de Phil Anselmo (ex-Pantera), ça aussi ça a sa place dans une collection stoner/sludge…

    Viva le rock crasse!!!!!!!!!!!!

    • Jéré Mignon

      Master Dann, il est difficile de s’y retrouver parmi toutes les sorties stoner, sludge et consorts vu le regain d’intérêt depuis quelques années pour le style.

      Je connais autant Planet Of Zeus que Down dont sa pièce maitresse qu’est « Nola ». Je ne vois pas comment être encore plongé dans le Bayou.

      Oui, j’aime le crasseux 😉

  • Dany Larrivée

    eh, la première pièce live (ta vidéo), c’est quoi le titre? C’est vraiment chouette ça!

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