Eclat – L’Esprit Du Cercle
Eclat
Musea
Dix longues années après l’ébouriffant « Le Cri de La Terre« , Eclat a signé son grand retour sur la scène discographique en 2012 avec le brillant « L’Esprit Du Cercle ». Illustré, comme son prédécesseur, par le fameux Paul Whitehead (auteur, entre autres, des pochettes de « Nursery Crime » et « Foxtrot » pour le Genesis de l’âge d’or), ce millésime 2012 nous dévoile une formation en pleine forme, au sein de laquelle chaque musicien apporte brillamment sa pièce à l’édifice. Sous la houlette du guitariste virtuose Alain Chiarazzo (qui, depuis bientôt 25 années, mène sa barque avec l’obstination d’un vieux loup de mer), le groupe y propose 45 minutes d’une fusion ambitieuse et vivifiante. Après une introduction ethnique à souhait (« Sawaka Song ») signée par le brillant claviériste Thierry Massé, le combo métabolise, avec une voracité carnassière, un groove jouissif (les superbes « Muse et Ame » – clin d’œil à son label lorrain Musea – et « Medication », composés par l’excellent bassiste Fred Schneider) et un sens expérimental hors pair (les éblouissants « 13 » et « Rythme Infernal », œuvres d’Alain Chiarazzo, alias « Loise » pour les intimes) avec un raffinement mélodique jamais pris en défaut (l’épique pièce éponyme, dont la splendeur mélodique évoque les meilleurs œuvre du Floyd) et de savoureuses velléités jazz-rock (notamment perceptibles lors des fabuleuses séquences de claviers d’un Thierry Massé qui n’a rien à envier à Lyle Mays). Le quatuor marseillais (dont le batteur italien Marco Fabbri, fait preuve d’une pêche d’enfer) se lance donc sabre au clair dans une charge héroïque qui laissera pantois les fans de Zappa, King Crimson ou encore Pink Floyd. Au final, cet opus de la maturité et de la diversité, s’avère remarquable d’intelligence, de densité, de fougue et d’éclectisme. Une merveille !
Bertrand Pourcheron (8/10)
https://myspace.com/eclatprogressiverock
http://www.musearecords.com/