Eclat – Le Cri De La Terre

Le Cri De La Terre
Eclat
2002
Musea

Eclat – Le Cri De La Terre

Cinq ans après l’excellent « Volume 3 », Eclat signait en 2002 son grand retour dans l’arène progressive avec un nouvel opus studio de haute volée. Illustré par le fameux Paul Whitehead (auteur, entre autres, des pochettes de « Nursery Crime » et « Foxtrot » pour Genesis), ce millésime 2012 nous dévoilait une formation en pleine forme. Sous la houlette du guitariste virtuose Alain Chiarazzo qui avait, depuis dix ans, mené sa barque avec l’obstination d’un vieux loup de mer, le groupe y proposait quarante-cinq minutes d’une fusion ambitieuse et vivifiante. Métabolisant, avec une voracité carnassière, un sens expérimental hors pair (« Le Cri De La Terre »), un raffinement mélodique jamais pris en défaut (« La Vue Du Sonora », au final ébouriffant) et de savoureuses velléités jazz-rock (« Tri-Un »), le quatuor marseillais se lançait sabre au clair dans une charge héroïque qui a laissé sur le cul plus d’un prog-addict. Les moments de bravoure se succédaient en effet à une cadence d’autant plus infernale que le combo faisait gaillardement voler en éclats (c’est le cas de le dire) les moules stylistiques castrateurs.

Dès les premières minutes du morceau d’ouverture « Le Cri de La Terre », le ton était du reste donné : propulsés par une section rythmique généreuse et inventive, les petits pères Charazzo (six-cordes) et Massé (claviers) faisaient parler la poudre et exploraient, au fil de leurs numéros de duettistes en folie, des territoires musicaux aussi variés que passionnants. A portée de leurs soli de gratte orgasmiques et de leurs envolées de claviers époustouflantes,  le violon de François Fiddler (invité de grand talent) apportait à l’ensemble une savoureuse touche ethnique (le magistral « Horizon Pourpre ») et/ou néo classique (le superbe « Eternité »).

Au final, cet opus dont les couloirs mélodiques étaient parfois hantés par les fantômes de Lyle Mays (« La Porte »), King Crimson (« Energies »), Pink Floyd (« Mr Z ») et After Crying (« Aurore Boréale ») s’avérait remarquable d’intelligence, de densité, de fougue et d’éclectisme. Total respect !

Bertrand Pourcheron (8/10)

http://www.myspace.com/eclatprogressiverock

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.