Cult Of Luna – Somewhere Along The Highway

Somewhere Along The Highway
Cult Of Luna
2006
Earache

Cult Of Luna – Somewhere Along The Highway

Dans un glacier, au loin, dans les vastes plaines désertiques d’un pays nordique isolé, se trouve une imposante demeure. Elle ne ressemble à rien d’autres de connues. Sa matière combine la roche avec les glaces éternelles. Elle scintille au soleil, renvoyant chaque rayon d’un astre timide sur des interstices figés dans le temps. Des oiseaux se permettent une brève envolée, tournoyant autour de ces tours aussi blanches que du nacre. Nuls sons ne sortent de leurs becs, le silence est de mise, forcé par un climat stérile et sauvage. Aux alentours il n’y a rien, si ce n’est une végétation emprisonnée par une température hivernale immortelle. Entrer en cette demeure donne l’impression de pénétrer dans un mausolée monolithique. De la porte, dont l’ouverture fait tomber des morceaux de glace ainsi que de minces filets de neige perturbés par l’intrusion d’une main humaine, on sentira le courant d’air paralysant l’échine et les sens. Je touche, je ne sens rien, je respire, je ne le remarque pas… Malgré l’absence de lumière, tout est parfaitement visible, translucide même. Intérieur vide, atmosphère statufiée dans une mosaïque de lumière blafarde, et pourtant, l’édifice semble animé d’une vie régit par le positionnement du Soleil et de la Lune.

Des portes apparaissent alors que des corridors s’estompent. Un escalier se dessine alors que des alcôves se dissimulent. Certains recoins restent  mystérieusement plongés dans une obscurité pesante et physique qui semble entourer et enlacer quiconque s’approche de trop près. À moins que ce soit ce manteau obscur, mu par un désir d’existence qui suit chacun de mes pas. Je préfère regarder devant moi. Chaque regard posé, chaque torsion de ma tête m’amènent à me questionner sur ce labyrinthe. Une issue est-elle possible ? Et pendant que le soleil se couche, la gamme chromatique qui resplendissait à sa manière en cet espace coupé de la vie et de la mort semble comme se désagréger, ou plutôt non, muter. Muter en une nouvelle enveloppe rendant le squelette de cet endroit visible, beau et si effrayant en même temps. Les changements agissent non pas que sur les lieux, mais aussi sur mon corps et mon esprit. Une sensation, le fait de ressentir ce que ce lieu emprisonne et maintient. Une connexion diffuse, un sentiment prégnant, je continue à m’aventurer dans ce dédale, montant, descendant pour revenir au même point.

L’écho de mes pas semble prendre appui sur les murs millénaires de cette demeure inhabitée. Vapeur poussée par un vent contraire aux éléments me conduisent vers une direction inconsciente de mes réactions. Je monte à nouveau sans rencontrer âme qui vive. Tout juste je tourne ma tête pour reprendre mes esprits. Les rares ouvertures sur le monde extérieur ne m’indiquent que la nuit plus noire qu’une encre tout juste parsemée d’étoiles. L’air se raréfie, mes pas sont de plus en plus lourds. Enfin j’arrive au sommet, terrasse à l’air libre. Je contemple au loin. La Lune m’éclaire ainsi que les environs. À l’horizon apparaissent, fantômes surpris dans leur immobilisme, les tours noires d’habitations désertes.

Une ville morte. Je ne sais pourquoi, mais cette vue me remplit d’allégresse. Une vague d’émotion me transporte, me procurant des frissons. Une larme coule sur ma joue alors que cette ville, si loin et si proche, me fixe de ses yeux morts. Les mots s’échappent. Je fais partie de cette demeure, elle me représente autant que je l’évoque. Je suis le dernier Homme en cette terre et cet endroit est ma maison…

Jérémy Urbain (10/10)

www.cultofluna.com

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