Children In Paradise – Esyllt

Esyllt
Children In Paradise
2012
Keltia Musique

Children In Paradise – Esyllt

Un vrai coup de cœur nous conduit à mettre en exergue ces inconnus (pas pour longtemps !) bretons qui, avec « Esyllt », nous offrent un album peaufiné durant des mois, magistralement produit, interprété dans l’enthousiasme avec l’aide de pointures locales (l’excellent guitariste Pat O’May sur deux titres, la talentueuse harpiste Clotilde Trouillaud) et fidèle, tant dans l’esprit que dans la lettre, à un progressif celtique bouleversant. Children In Paradise est, depuis 2007, le projet ambitieux de la chanteuse et compositrice Kathy Millot (alias Dam Kat). La belle a su s’entourer de musiciens de premier choix pour mener à bien son rêve. Citons les pour mémoire : Gwalchmei Hengrist à la guitare, Jean-Marc Illien au piano et aux synthés, Loic Blejean aux Uilleann Pipes & Low Whistles, Stéphane Rama à la basse et Patrick Boileau à la batterie. Elu meilleur album de l’année en Irlande et CD du mois au Brésil en juin 2012 puis fréquemment diffusé sur les ondes au Québec, ce disque constitue une merveilleuse invitation au voyage entre mythes, rêves et réalité. Ou quand les légendes celtiques et un rock atmosphérique devant autant à Pink Floyd qu’à Iona s’unissent pour le meilleur et… le meilleur.

Riche de dix titres enchainés, entremêlés de bruitages divers et survolés par la voix majestueuse de Dam Kat qui évoque la grande Bleunwenn (chanteuse de Tri Yann), ce disque magnifique rappelle les fastes de Pink Floyd, de Marillion (le lyrisme étincelant des soli de six-cordes, notamment sur « King Arthur’s Death ») mais aussi le meilleur Seven Reizh (autre formation bretonne exceptionnelle). Les séquences acoustiques, symphoniques, folkloriques et électriques y sont également représentées et les compositions recèlent de petits trésors d’habileté.

Le maître mot est pureté, notamment lorsque le chant de Kathy prend, sur ces mélodies diaphanes, une allure irréelle et céleste comme les grandes nappes de claviers qui enveloppent toute l’œuvre (les introductions somptueuses de « Little Butterfly » et de « The Battle »). La perfection de l’interprétation, le son incroyable de relief et de précision font que cet opus semble touché par la grâce. Voici la musique du rêve….

Bertrand Pourcheron (8/10)

http://www.childreninparadise.com

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