Celluloide – Art Plastique

Art Plastique
Celluloide
2014
Boredom

Celluloide Art Plastique

Celluloïde –> Définition : groupe français de pop électronique composé de Darkleti (chant stéréo), Member u-0176 (électronique, chant gauche) et Patryck Holdwem (électronique, chant droite). C’est net, détaché, neutre et précis. Merci la géométrie, le pied à coulisse et les mathématiques. Enfin, non, pas tout à fait. Car plus précisément encore, Celluloïde, c’est l’histoire de deux gars et d’une fille tous les trois fans de Kraftwerk, d’Erasure, de Depeche Mode, de Soft Cell ou encore d’OMD, pour n’en citer que quelques-uns dans la longue liste de leurs maîtres à penser. Darkleti, c’est la fille, Patryck Holdwem, c’est le premier gars, et U-1076 était le numéro de client sur un catalogue de disques par correspondance du deuxième gars. Ces trois entités humaines citoyennes de Marseille ont fondé leur groupe en 1999 et l’ont nommé Celluloïde en référence à l’ancien label de disques Celluloid dont ils aimaient le nom et le logo. Autant dire que le trio a déjà quinze ans d’existence derrière lui et qu’il est solide, entraîné, malin et cultivé. Mais à l’écoute, ça donne quoi ?

D’évidence, Art Plastique est un album réalisé par des passionnés, des connaisseurs et des bosseurs. Car tout est pensé dans cet opus, calibré, ordonné, millimétré. Mais attention, non, il n’y a rien de froid dans ce disque, c’est au contraire très musical et plein d’imagination. C’est également, excellente surprise, très diversifié. Aucun titre ne ressemble à un autre même si tout l’album baigne dans une cohérence absolue. Mais le maître mot est maîtrise. C’est professionnel, abouti et maîtrisé, avec juste le zest de french-touch qu’il faut pour que l’oeuvre soit élégante et raffinée en plus d’être ultra-moderne.

Celluloid Band

A ce titre « L’amour Est Clair » est un parfait exemple de cette distinction à la française sur tapis de technologie. La voix de Darkleti y a ce ton grave et lent, à la fois posé et émouvant, tandis que les synthés et les rythmes montent lentement en puissance. L’impression sera pourtant très différente en écoutant « La Guerre De Cent Ans » qui utilise exactement les mêmes éléments. Deux chansons, deux parfaites réussites. Et ce ne sont là que les deux dernières plages de l’ouvrage. Tout commencera par « Le Baiser Géométrique », version joliment musclée du french kiss en mode chanté, et sera suivi d’un « Aussi Vital Que L’eau » mélangeant à merveille poésie entre candeur et splendeur et musique assistée par ordinateur.

Et tout le reste sera ainsi, délicat et actuel, séquencé et sensuel, fragile et essentiel. Bref, je me régale de cet album en particulier et de ce groupe en général. Bizarre qu’on n’en entende pas parler plus. Est-ce parce que Marseille est plutôt classée dans la case rap et qu’ils auraient du mal à s’y faire un renom et des concerts à la mesure de leur talent ? Peut-être. Pourtant il y a le GMEM (Groupe de Musique Expérimentale de Marseille) dans cette immense cité, institution dont est issu l’extraordinaire Michel Redolfi.

Marseille est donc aussi un lieu béni de la musique électronique. Alors je m’interroge. Bon, il me reste l’album. Et celui-là, il est déjà au maximum de la célébrité chez moi. Et pour longtemps, assurément.

Frédéric Gerchambeau (10/10)

http://www.celluloide.online.fr/

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