British Theatre – Mastery
British Theatre
Autoproduction
« Les rockeurs indépendants font-ils des rêves électroniques ? » (Tu connais Philip K Dick toaaaa… ?) Si tu en doutes encore, je t’assure, après avoir écouté cet album, ce ne sera plus le cas. Mike Vennart et Richard A. Ingram, du regretté Oceansize, séparé en 2011, nous en font une belle démonstration en couleurs numériques, en rythmes en boites et en sombres tonalités. Depuis la fin d’Oceansize jusqu’à aujourd’hui, entre nos deux compères : quelques emplois fictifs, quelques tentatives avortées sur Bandcamp (va écouter Dyed In The Wool Ghost quand même, si tu aimes Mastery), quelques tournées avec le groupe Biffy Clyro (à mes souhaits !) et puis paf, coup sur coup, deux albums : The Demon Joke de Vennart (on en a déjà parlé, faut prendre des notes !) et Mastery, dont auquel j’va te causer.
Le donneur d’idées dans ce duo, c’est Richard, inspiré par Oxygène de Jean-Michel Jarre (oui, moi aussi ça m’a fait un peu peur au début. Détends toi, attends un peu). Le Vennart, qui n’a quasiment joué aucune guitare cette fois-ci, avoue même avoir eu la sensation de faire un peu de tourisme. Ceci dit, c’est du tourisme productif, attention ! Il apporte sa touche vocale que, personnellement, j’adore. A ce propos, son copain lui a concocté quelques mélodies qui l’ont d’abord un petit peu effrayé : « Oulalaaa ! C’est vachement aigu comme tessiture et là c’est drôlement trop grave ! Et puis c’est bizarre comme intervalles, tu veux ma mort ou quoi ? » (je n’invente rien, et j’extrapole à peine… Lire ici l’interview en anglais des deux copains).
Et puis, en définitive, ils sont tous les deux très contents d’eux-mêmes. Ça tombe bien, moi aussi je suis très content d’eux. Bon allez, je développe, mais pas trop non plus. Il va falloir un peu bosser cher lecteur mélomane fouineur. 11 morceaux donc, qui ont ceci en commun d’être électroniques (je te l’ai dit depuis le début !), bancals (très peu de mesures 4/4 à la Claude François comme « Le Lundi Au Soleil » par exemple), très mélodiques (si tu me donnes une portée de musique, je peux t’en retranscrire quelques-unes si tu veux… Non ? Ah bon !) et très souvent dotés d’albuginée parvenue à maturation et surdimensionnée (Ah ben oui, là il va falloir faire une recherche sur Wikipédia si tu veux savoir ce que ça veut dire). En gros, il vaut mieux éviter de passer ça à sa grand-mère sous peine d’incarcération pour grand-mèricide avec préméditation (je vous assure monsieur le Juge, je l’avais prévenu).
Je ne sais pas si tu es friand de musique électronique, personnellement je ne le suis pas vraiment (quoi que Craig Armstrong et Akufen…) mais je suis très friand de Oceansize (peut-être l’avais-je déjà mentionné ?) et quand j’aime, et bien je me laisse guider par ceux que j’aime, vers des terrains inconnus (c’est beau hein ? C’est tout moi qui l’ai écrit tout seul, oui monsieur !). Ça a été le cas pour cet album et « non, rien de rieeeeeeen, nooooooon, je ne regrette rieeeen ! » (extrait du texte de Michel Vaucaire.)
Je te propose de commencer par deux chansons avant d’investir toutes tes économies dans Mastery et de m’en vouloir à mort ensuite : « Capra » et « Mastery ». Si tu aimes ces deux-là, ben au moins tu en aimeras deux, tu ne pourras pas m’en vouloir à mort, c’est déjà ça. Mais d’abord pourquoi ils ne sont pas plus connus ces deux là ? Et ensuite, pourquoi Oceansize n’est pas plus connu non plus, tout séparés qu’ils sont ? On nous cache des choses ! On nous dit pas tout ! Il faut se renseigner par soi-même !
Va immédiatement faire pipi sur ta télé, jette ton Spotify (futur broyeur de talents) et ta radio sponsorisée par les compagnies pharmaceutiques et les marchands d’armes, et écoute tes copains de Clair & Obscur qui ne te veulent QUE du bien… « Aie confiance » (Kaa, Le Livre De La Jongle)
Pascal Bouquillard
http://www.britishtheatremusic.com/