Ark – Burn The Sun
Ark
Inside Out/NTS
Moins d’un an après la sortie d’un premier opus éponyme qui avait défrayé la chronique par sa maîtrise instrumentale et son originalité sidérantes, Ark a remis le couvert au printemps 2001 avec la sortie du flamboyant « Burn The Sun ». Il faut souligner que, dans l’intervalle, les valeureux expérimentateurs que sont Jorn Lande (chant exceptionnel), Tore Ostby (guitares psychotoniques) et John Maculoso (batterie d’airain) ont été rejoints par Randy Coven, un bassiste ayant œuvré aux côtés de Steve Vai et Leslie West, et par Mats Olausson, claviériste attitré du Yngwie Malmsteen Band au sein duquel il a côtoyé, de longues années durant, les petits pères Lande et Maculoso. Fort, grâce à ces nouvelles recrues de choix, d’une cohésion sans faille, le combo confirme ici son incroyable ouverture d’esprit ainsi que sa prodigieuse inspiration mélodique. Ark expérimente donc plus que jamais tout azimut, mariant un rock pur jus méchamment burné (les surpuissants « Burn The Sun » et « Noose » ou le très carton titre d’ouverture « Heal The Waters ») à des incartades flamenco de toute beauté (le classieux « Just A Little ») et à des séquences résolument modernes, construites autour de loops ‘jungle’ et d’harmonies tribales à souhait (« Torn »). Non content d’évoquer la collision improbable mais hautement jouissive entre Pantera, Deep Purple, Django Reinhardt et Bjork, « Burn The Sun » lorgne également, à l’occasion, du côté d’une fusion ultra-technique à la Liquid Tension Experiment (le déjanté « Absolute Zero », aux lignes de basse phénoménales) ou d’un progressif atmosphérique éminemment floydien (« Missing You », à l’intro digne du « Shine On You Crazy Diamonds » de pink Floyd et aux parties vocales bouleversantes). Ajoutez à cet inventaire à la Prévert des textes introspectifs d’une rare profondeur et une production absolument irréprochable signée Tommy Newton et vous comprendrez aisément que l’on tient là un album de tout premier ordre, à ne rater sous aucun prétexte ! Quel tristesse, donc, que la formation ait explosé en plein vol alors qu’il lui restait tant à dire !
Bertrand Pourcheron (9/10)