Amenra & Regarde Les Hommes Tomber à Paris, le 1er octobre 2015

Amenra Band

Amenra & Regarde Les Hommes Tomber au Divan du Monde, Paris, le 1er octobre 2015

Quoi de mieux pour terminer ses vacances que de se payer un petit concert, avec une affiche aussi goutteuse qu’un dessert glacé Finlandais. En ce premier jour d’octobre, les Nantais de Regarde Les Hommes Tomber venaient défendre leur dernier (et très bon) nouvel album « Exile », en ouverture des flamands d’Amenra qui n’ont plus vraiment grand-chose à prouver. À peine le temps de rentrer dans l’enceinte du Divan du Monde que les lumières s’éteignent. Regarde les Hommes Tomber investissent les lieux. C’était la première fois que je les découvrais de visu, le groupe affichant une prestance sur scène qui n’a jamais été démentie jusque là. Il était donc intéressant de vérifier la chose en face. Enfin, vérifier, c’est beaucoup dire. Dès les premières notes lancées (après l’introduction samplée), le groupe impose son identité qui ne lâchera plus l’assistance. Regarde Les Hommes Tomber, c’est un peu le groupe qui monte, tête de gondole du label Les Acteurs de l’Ombre, et leur mélange de sludge allié au black metal force à gagner l’adhésion. Montées progressives, lourdeur et crudité, le groupe laisse éclater ses accès de violences alors que la salle reste plongée dans une semi-obscurité rougeoyante, entrecoupée seulement par l’utilisation d’un stroboscope soulignant les instants les plus intenses du set.

Décrire le show revient à s’immiscer dans les pages de l’Apocalypse selon St-Jean. Le rouge sang du ciel coule, se délite, alors que les éclairs sillonnent et déchirent l’horizon devenant solide. L’être humain reste immobile dans sa fuite, incapable de s’éloigner, et ne peut que contempler le paysage dans une marche lente alors que les dos forment autant de collines miniatures. Bon voilà, vous voyez un peu le genre de la bête. Rajoutez à cela l’attitude du nouveau chanteur qui fait assurément basculer le groupe du côté black de la force, et vous avez là la parfaite conclusion à cette première partie. Vérifier quelque-chose ? Que dalle mes agneaux ! Regarde les Hommes Tomber mérite bel et bien sa réputation en live.

Amenra sur scène, pour les deux, trois, pelés du fond qui l’ignorent, c’est ÉNORME. On peut leur regretter un certain manque de puissance sur album, à la limite, mais jamais, je dis bien jamais, on ne pourra leur enlever cette force titanesque qui transforme la moindre de leur performance en un rituel transcendantal. La dernière fois que je les ai vus, c’était il y a plus de cinq ans. Et encore, je n’avais même pas capté ce que j’avais en face de moi ! Avec Amenra, il faut imaginer que toutes les basses de la Terre te plongent dessus. Regarde Les Hommes Tomber peut être l’illustration de l’apocalypse, Amenra lui, te la fait goûter par le médium de ton corps. Cependant, jamais cataclysme n’aura été aussi planant. Écrasé, oui, figé, oui, subjugué, oui, et transcendé surtout.

Je pourrais très bien citer des titres, mais tout ça, on s’en fout. Ce qui compte, c’est l’expérience et juste l’expérience. L’aspect ritualiste, la posture du chanteur Colin Van Eeckhout (toujours aussi possédé), dos au public la plupart du temps. Ou bien encore, le défilement des films abstraits derrière le groupe, ou cette chape de son qui fait écarquiller les pupilles autant qu’elle te fait sortir de ton enveloppe charnelle. Amenra, c’est un ensemble d’éléments ; naissance et mort, souffrance et sacrifice, spiritualité et matérialisme qui se retrouvent concentrés en un seul point névralgique avant une libération des sens. Certains diront que je suis un peu perché, c’est fortement possible d’ailleurs. Juste pour dire que les Belges nous ont foutus une pâtée qui n’avait de plus colossal que le son. Quand je vous dis que c’est ENORME. Gnih…

Regarde les hommes tomber band

J’aurais bien voulu vous parler de la suite, mais je ne pense pas que les pérégrinations de ma personne, en bonne compagnie, faisant le tour des bars du quartier jusqu’à quatre heure du mat’ passée soit du plus affolant. Sachez juste que j’ai failli perdre ma sérigraphie (faîte pour l’événement) deux fois. Rassurez-vous, elle remplace dorénavant mon affiche d’Iron Man et elle s’en porte bien. Bises à Julien, à Juju, et à cette charmante allemande qui m’a permis de me reposer quelques heures sur un lit au lieu de dormir sur un banc.

Jéré Mignon

http://amenra-official.tumblr.com/

http://regardeleshommestomber.bigcartel.com/


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