White – White
White
The Store For Music
Bertrand Pourcheron
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Inutile de présenter Alan White, le batteur de Yes. Près de trente ans après la sortie du très controversé « Ramshackled », qui célébrait une soul cuivrée pour le moins déroutante, le père White nous offrait en 2006 un nouvel opus au sein d’un groupe portant son patronyme et décoré par une magnifique pochette signée Roger Dean. Ce clin d’œil aux heures de gloire de la bande à Jon Anderson ne va pas manquer de soulever d’immenses espoirs chez les fans de prog à l’ancienne. Ceux-ci risquent, hélas, de déchanter rapidement au fil des écoutes de l’œuvre en question, non que cet album éponyme soit ridicule, ni même mauvais en soi. Un titre comme « Give Up, Giving Up » fait d’ailleurs preuve d’indéniables qualités mélodiques, dans une veine assez proche du meilleur Asia. Mais à force de vouloir ménager à tout prix la chèvre pop et le chou progressif, ce CD schizoïde risque de ne pas satisfaire grand monde. Ainsi, les auditeurs friands de modernité lui reprocheront probablement ses sonorités résolument vintage. Quant aux amateurs de sophistication, ils le trouveront sans doute aseptisé et exagérément calibré FM. Résultat des courses : à force d’avoir le cul assis, en équilibre instable, entre deux chaises, Alan White finit, au bout d’une petite heure de musique, par se vautrer dans les grandes largeurs. A méditer…
Bertrand Pourcheron