Zeskiouss : une certaine idée du rock méditerranéen !

Zeskiouss

La Corse, terre de tradition et terre d’ouverture, où nombre de ses fils sont musiciens et parfois même d’excellents. C’est le cas de Lucien Mocci, Ajaccien pur jus, qui nous gratifie d’une petite pépite Rock-Méditerranéenne avec son projet Zeskiouss dont il est seul aux commandes. De ce fait, la rédaction de Clair & Obscur a le plaisir de vous présenter une interview de Lucien, guitariste et joueur de Oud (sorte de luth à cordes pincées très répandu dans les pays arabes) hors-pair, pour en apprendre un peu plus sur Zeskiouss ainsi que sur ses nombreux et futurs projets.

C&O : Tu es originaire d’Ajaccio et tu y a grandi. Comment as-tu découvert le Rock au départ ?

LM : J’ai découvert le rock très jeune par mon oncle Tintin Sanna qui écoutait des tas de groupes : Led Zep, Deep purple, Rolling stones, Beatles, The Who, David Bowie, Jimi Hendrix, Velvet underground, etc… Il jouait également de la guitare. C’est lui qui m’a initié, puis j’ai débuté en 1978 dans son groupe.

C&O : Tu définis Zeskiouss comme du « Rock Méditerranéen ». Peux-tu nous en dire plus sur ce concept ? Et d’où vient le nom Zeskiouss ?

LM : Au milieu des années 90, à cause ou grâce à ma remise en cause perpétuelle, j’ai ressenti le besoin de m’éloigner des influences rock. J’ai écouté beaucoup de musiques méditerranéennes et du moyen-orient. Pendant une quinzaine d’années, j’ai joué du Oud et de la darbuka délaissant la guitare. Puis, j’ai eu l’idée de retranscrire en rock ce que j’avais composé au Oud accompagné de la darbuka. Ainsi est né Zeskiouss, dont le concept est basé sur une rythmique à base de percussions où se greffe une batterie rock, des instruments ethniques et, bien sûr, des guitares rock. Zeskiouss est un mot inventé. C’est en fait le surnom que je donnais à Delphie, ma chienne fofolle (rires). Et oui, la nature est ma principale inspiration, habitant le plus beau pays du monde, la Corsica !

C&O : Quelles sont tes influences musicales d’hier et d’aujourd’hui ? Et quels sont les guitaristes qui ont inspiré ton jeu ?

LM : Mes premières influences musicales sont Thin Lizzy, Led Zep, Deep purple, Whitesnake, Dio, Peter Gabriel, David Bowie, Sting et bien d’autres. Evidemment, la musique moyen-orientale classique et les traditionnels méditerranéens ont influencé ma musique. Jeff Beck, Gary Moore, Michael Schenker sont mes principales influences guitaristiques, mais j’aime beaucoup Frank zappa, Steve Vai et Joe Satriani.

C&O : Tu as commencé par t’exprimer en tant que guitariste rock, avant de te consacrer au Oud. Pourquoi cet instrument en particulier ?

LM : Lorsque j’ai entendu pour la première fois cet instrument joué par Munir Bachir, un maître irakien, j’ai été envoûté par ce son si particulier. Et puis, m’intéressant également à l’histoire de la musique, je ne pouvais qu’être séduit par cet instrument ayant traversé les âges depuis l’époque babylonienne.

Zeskiouss 3

C&O : Tu es l’homme à tout faire dans Zeskiouss, tu composes tout, tu joues de tous les instruments sans exception. Et en même temps, ta musique, riche et énergisante à souhait (très cinématique également), aurait un potentiel incroyable pour être retranscrite en live. As-tu des projets dans ce sens ? Dans ce cas, pourrait-il y avoir un « groupe » Zeskiouss sur scène, avec plusieurs instrumentistes ?

LM : Je suis effectivement parti à Paris pour monter le projet en live de Zeskiouss. Zeskiouss va d’ailleurs évoluer avec l’apport d’un chanteur en la personne de Stathis Caucheteux. De nouveaux titres sont en préparation avec la voix originale et envoûtante de Stathis.

C&O : Sinon, rêvons un peu : y-a-t-il un espoir de voir prochainement un album de Zeskiouss débouler en support physique, vinyle ou CD ? Quel regard portes-tu sur les modes de diffusion actuels ? Sur la dématérialisation des supports ?

LM : Notre projet live sera bien sûr précédé d’un album sur supports CD et vinyle. Le premier album de Zeskiouss, Ancient Stones, est sorti le 21 juin 2013, et il est disponible sur toutes les plateformes de téléchargement. L’album a reçu un bon accueil aux USA, UK, Canada, Australie et une partie de l’Europe. Mais… Tout de même, de mon point de vue, rien ne vaut un support physique.

C&O : Zeskiouss a été récompensé pour le titre « The Last Shaman » à Los Angeles par Akademia, peux-tu nous raconter comment cela est arrivé ?

LM : Ben… Conforté par les bons retours des auditeurs sur le titre « The last Shaman », notamment sur la Grosse Radio Rock, j’ai inscris celui-ci à ce concours dirigé par des producteurs connus dont celui d’Alicia Keys, Beyonce, etc…. Mais mon but était simplement de faire écouter ma musique à des « grands » pour avis. Quelques temps après, j’ai reçu un courrier m’annonçant que Zeskiouss était nominé dans la catégorie instrumentale. Là, ce fut un choc émotionnel intense, me rappelant tout ce temps passé à élaborer ces titres. Trois jours après, j’ai un reçu un autre courrier m’annonçant la récompense pour « The last Shaman » dans la catégorie instrumentale. J’ai encore du mal à réaliser, mais j’ai pris cela comme un encouragement à continuer dans cette voie.

C&O : Depu is tes premiers accord de guitare en 75, quel regard portes-tu sur la scène Rock Corse ? As-tu constaté une évolution depuis 30 ans ?

LM : Houla… Je vais encore me faire des amis. J’ai répondu à cette question dans l’émission 6 1/2 de Philippe Martinetti sur Via Stella où j’étais l’invité, diffusée le 11 janvier dernier. A la fin des 70’s et dans les 80’s, la scène rock était très active en Corse. De nombreux groupes jouaient leurs compos chacun dans leur style. Certains groupes avaient un niveau excellent. Les festivals permettaient de réunir tous ces groupes qui venaient de toute la Corse. Dans les 90’s, le déclin a commencé malgré quelques excellents groupes. Le nombre de groupes composant leur musique avait vraiment diminué. Dans les années 2000, la création a fait place à l’animation. Ces ensembles que je ne peux pas qualifier de groupes de rock jouent des reprises de rock dans les etablissements hôteliers. Pour avoir fait le tour de ces établissements, j’ai pu constater les dégâts. La passion a fait place au fric. Or, tout ce temps passé à « essayer » de mettre en place un répertoire conséquent de reprises est du temps de moins passer pour bosser les compos. De plus, quand ces ensembles proposent une compo, cela ressemble énormément aux reprises qu’ils jouent. Bref, ils n’ont pas le temps de forger leur propre style, à moins que cela ne soit qu’un manque de courage. Voilà mon constat. Heureusement, des amis continuent tout de même à se battre pour proposer leur musique, mais ils ne sont plus tous jeunes. Réveillez-vous les jeunes !!!!

C&O : Nous avons entendu dire que tu étais sur d’autres projets en dehors de Zeskiouss, tu peux nous en dire plus là dessus ?

JLM : je bosse avec un Dj de la région ajaccienne en la personne de David Halewa, alias Davidee, un ami d’enfance. Le concept : un Dj, un guitariste et pourquoi pas un batteur. Des titres sont en préparation. J’ai un autre projet d’électro-dance, O.V.E, avec une bordelaise qui a une super voix. Le projet O.V.E plait beaucoup à Londres, alors on croise les doigts.

C&O : En effet, il paraît que tu aurais reçu de bonnes critiques de Londres et des USA. Lucien Mocci en route vers la reconnaissance internationale ? 

LM : La reconnaissance internationale a débuté avec la sortie de l’album Ancient Stones de Zeskiouss. Le titre « The last Shaman », entre autres, est maxi diffusé sur les radios mondiales. Pour le seul mois de janvier 2016, le titre a été diffusé 7966 fois sur les radios et le retour des auditeurs est époustouflant. Selon moi, c’est l’originalité qui prime, comme quoi il ne faut pas avoir peur d’expérimenter malgré la réticence des producteurs de l’Hexagone.

C&O : Une petite question Nustrale (typiquement Corse donc…) pour finir, Tu as dû remonté sur Paris pour finaliser ton projet Zeskiouss. Qu’est ce qu’il te manque le plus de la Corse ?

LM : Là… Vous allez me faire pleurer…. Mon pays est le plus beau du monde. J’y suis né et il me manque tellement. Il est mon inspiration, ma raison de vivre….. Sans parler de ma famille qui me manque énormément. La Corsica est dans mon cœur, et avec mon accent, je ne passe pas inaperçu à Paris.

C&O : Un grand merci à toi pour avoir pris le temps de nous accorder cet entretien et ainsi faire partager ton univers à nos lecteurs !

LM : Un grand merci à vous d’avoir pris le temps de me lire. A prestu…….

Propos recueillis par Pascal Sain & Philippe Vallin (février 2016)

https://www.facebook.com/Zeskiouss

 

3 commentaires

  • Achille Manifango

    vouloir définir Zeskiouss c’est comme vouloir définir le bonheur. Il y a tant d’ingrédients que celui qui s’y colle passera forcément à côté de l’essence même de Zeskiouss: la pluralité des origines d’une musique neuve.
    Si les producteurs blasés n’ont rien compris, le public, lui ne s’y trompe pas. Témoin les « retours » radio qui voisinent les 10 000 passages/mois.
    On est, ici, loin des copié/collé de la musique facile, pauvre, sans intention et qu’on connait sans l’avoir jamais entendue. Zeskiouss est une dentelle de surprises harmoniques.
    Bref, je suis fan !!

  • Babydoll: Här skrev jag ett inlägg för ett tag sedan där man gjorde helt tvärtemot, man agerade inte TROTS att familjemedlemmar dömts för övergrepp.

  • Sziasztok!Csak most egy fél órája érkeztem haza a Szatmár-BeregbÅ‘l, s most értesültem, hogy a Pindurka elpusztult.Sajnos ez várható volt, mert az elmúlt hetekben szinte egyáltalán nem fejlÅ‘dött.Holnap sem leszek gép elÅ‘tt, de azért idÅ‘nként majd rákukkantok a kameráinkra (Nagyhalász, Zalaistvánd, Kölked) mobilneten, hogy működnek-e. Jó éjszakát!

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