X Marks The Pedwalk – The House Of Rain
Infacted Recordings
2015
Dans une précédente chronique, je vous avais avoué tout le très grand plaisir que j’avais eu à découvir le groupe allemand X Marks The Pedwalk à l’occasion de la sortie de son nouvel album, Secrets. Leur style est assez particulier, à la fois percutant car très ciblé Electronic Body Music, genre empruntant à la musique post-industrielle et au synthpunk, et très émouvant, car très basé aussi sur les sentiments humains, ses doutes, ses peurs et ses espoirs. Comme je viens de vous le dire, leur tout récent Secrets m’a réellement enthousiasmé, me transportant au fil des morceaux de tensions rythmiques admirablement tissées en mélodies superbes sinon même poignantes. Aussi me fallait-il sans délai en connaître plus sur ce groupe, son histoire, ses membres et ses anciennes sorties. C’est ainsi que j’ai pu tendre l’oreille vers l’album qui a immédiatement précédé Secrets et qui s’appelle The House Of Rain.
The House Of Rain, album sorti très exactement le 27 mars 2015, prouve, s’il en était besoin, que le magnifique Secrets de 2017 n’était pas une exception à cet incroyable niveau de qualité musical mais qu’il était le digne héritier d’une déjà longue tradition d’X Marks The Pedwalk de ne sortir que des albums d’une intensité hors du commun et sans le moindre défaut d’aucune sorte. The House Of Rain est sans démenti possible d’une exigence musicale rare, fruit d’un travail mélodique étourdissant, d’une attention passionnée envers les programmations de sons et d’un effort acharné concernant les boucles rythmiques. Tout comme pour Secrets que j’ai passé des nuits entières à décortiquer, allant d’étonnements en émerveillements, j’ai blanchi d’autres nuits à détailler The House Of Rain sous toutes ses coutures, découvrant encore et toujours de nouveaux sujets de surprise et de plaisir dans chacun de ses titres.
De fait, X Marks The Pedwalk a du métier. Ce sont de vieux routiers sur les circuits sans cesse renouvelés de la musique électronique allemande. Ceux qui les ont connus plus jeunes, il y a longtemps, pourraient facilement dire, et sans doute avec raison, qu’ils n’ont plus la hargne, la violence et l’urgence de leurs débuts. Et c’est fort bien ainsi. Car ce qu’ils ont perdu en bruit et en fureur, ils l’ont gagné en maturité et en qualité. Il ne fait pourtant pas question que les motivations des débuts soient toujours au coeur du discours musical d’X Marks The Pedwalk. C’est juste la forme de ce discours qui est infiniment mieux maîtrisée. La colère n’est plus leur maître, ce qui n’est jamais bon, ils sont devenus maîtres de leurs colères, ces colères justes qui ne doivent jamais retomber tant que leurs causes n’ont pas disparu. La colère est souvent ce qui motive de grands groupes comme U2, Depeche Mode et tant d’autres. C’est un moteur puissant, sinon radical. Mais, je vous en parlais plus haut, l’intimité de l’humain est également au centre des préoccupations d’X Marks The Pedwalk.
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