Witchorious – Witchorious

Witchorious
Witchorious
Argonauta Records / NRV Promotion
2024
Palabras De Oro

Witchorious – Witchorious

Witchorious - Witchorious

Beaucoup se sont sentis abandonnés, maudits, voire condamnés en 2020, cette fameuse année marquée du signe de la covid. Witchorious, lui, s’est inspiré de ce climat délétère pour, au contraire, se monter en projet : un groupe de doom bien sûr. Le trio est de mise dans ce style de musique, aussi ce sont trois parisiens, une fille et deux garçons, qui se sont lancés dans cette aventure infernale.

Très vite, Antoine Auclair (guitare) et les frère et sœur Paul (batterie) et Lucie (basse) Gaget vont produire deux simples. Puis un album éponyme est enregistré en décembre 2022 et vient de sortir. Je me dois de reconnaître que j’ai un avis partagé sur le doom alors je me dois de le partager avec vous 😉 J’aime les rythmiques lourdes, pesantes et ralenties… les mid-tempi quoi ! Le doom, c’est encore plus lent qu’un mid… cool… sauf qu’un album complet de rythmes aussi ralentis a le don de devenir indigeste pour moi. Après avoir écrit cela, je sens bien qu’il va me falloir être sacrément convainquant pour expliquer pourquoi Witchorious m’a tapé dans l’oreille.

Witchorious - Witchorious band1

Tout d’abord, Witchorious a réussi à élaborer un vrai mur de son bardé de riffs comportant une certaine dose de chaleur. Oui, je ne délire pas. Le doom se veut souvent très glacial et, par essence, dépourvu d’âme. Or, l’écoute de l’introductif « Monster » fait que l’on retient immédiatement la mélodie envoutante des couplets. D’autre part, j’ai été très sensible à la richesse du jeu de batterie de Paul. Il est très loin de se contenter d’une rythmique minimaliste. Les shuffles et les breaks de coups doubles se succèdent de façon très soutenue (« Catharsis ») et effacent toute lassitude qui pourrait naître de la cadence pachydermique qui prévaut sur l’album. Ajouter à cela des parties chantées extrêmement versatiles et convaincantes, parfois à la limite du growl. Ai-je assez bien réussi à tirer la substantifique moelle de ce qui m’a fait kiffer cette galette ? Le groupe cite Electric Wizard et Black Sabbath dans ses inspirations. Effectivement, le premier est un des piliers du doom, mais je n’ai jamais vraiment accroché à leur répertoire. D’ailleurs, ce que fait Witchorious m’en a semblé assez éloigné, particulièrement au niveau du son qui est remarquablement produit alors que les Gallois ont toujours accouché d’une bouillie brumeuse auditive sur leurs albums. Le second a toujours été cité comme étant le père du doom, principalement à cause de son titre éponyme. J’ai toujours trouvé que fonder un genre musical sur un titre unique (« Black Sabbath ») était très réducteur, surtout quand on mesure toute l’envergure de la production du légendaire quatuor britannique. Je caricature un peu, mais… pas tant que ça. C’est la versatilité de Black Sabbath, le groupe, qui me les a fait aduler depuis mon adolescence. Avec Witchorious, on reste bien campé dans le doom, comme sur le classique « Blood ». Mais avec les variations précitées, ça passe bien. Ainsi, la partie instrumentale de « The Witch », avec ses accents déchirants de guitare et une batterie qui s’énerve grave, contrebalance avec justesse sa longueur. En plus d’assurer à la basse avec un son un peu flouté, Lucie assure des vocaux rafraîchissant sur « Eternal Night ». Ce titre montre encore, s’il le fallait, que les parties instrumentales des chansons sont l’occasion pour Witchorious de générer des changements d’ambiances, ici par des accents écorchés de guitare. Doom toujours, avec « Sanctuaire » dont le rythme est un peu plus chaloupé, et le travail de Paul à la batterie encore plus technique et bandant. La volonté du groupe est de peindre les thèmes évoqués sur les dix titres (les perturbations psychiques, le vice humain et le destin funeste vers lequel il nous entraîne) par des effets sur les voix, alternant un chant classique avec des cris, des hurlements ou parfois simplement des chuchotements. Antoine et Lucie s’’en donnent à cœur joie, si j’ose dire. On a même droit à un « To The Grave » où le chant est uniquement accompagné de quelques accords de guitare non saturés, lui conférant un côté ballade somme toute assez classique. Un peu comme s’il voulait excuser un tel écart de conduite, le trio termine cet opus avec un « Why » revenu aux affaires du doom, sauf que celui-ci recèle un véritable solo de guitare heavy, prétexte à une accélération à laquelle la batterie est loin d’y être étrangère.

Witchorious - Witchorious band2

Vous ai-je convaincu de l’originalité de Witchtorious comme je l’ai été ? J’espère que les arguments développés vous ont paru crédibles. Si vous en doutez, il n’y a qu’une seule chose à faire : vous faire une idée par vous-même et vous dépêcher de poser à votre tour vos oreilles sur Witchorious, l’album.

https://witchorious.bandcamp.com/album/witchorious-2

https://www.facebook.com/Witchorious/

https://soundcloud.com/witchorious

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