White Willow – Sacrament

Sacrament
White Willow
2014
Termo Records (Expanded Edition)

White Willow Sacrament

Voici déjà le troisième disque de White Willow réédité dans un superbe écrin et avec une qualité sonore impeccable par Termo Records. Après le folk symphonique de « Ignus Faatus » (paru à l’origine en 1995) et les ambiances ténébreuses à souhait de « Ex Tenebris » (publié, pour sa part, en 1998), le débonnaire Jacob Holm-Lupo dépoussière aujourd’hui avec talent « Sacrament » (enfanté en 2000) qui se présente à la fois comme une synthèse des deux premières œuvres du combo et comme une ouverture vers de nouveaux horizons musicaux. Il s’agit peut-être là de la première véritable œuvre de White Willow en tant que groupe. C’est ce que semble confirmer son leader lorsqu’il affirme, dans ses instructives notes de livret, que ce troisième effort est le premier à réellement satisfaire l’ensemble des musiciens qui y ont participé. Utilisant une vaste panoplie d’instruments estampillés seventies, mais avec une production résolument moderne et soignée, cet album évite toute forme de bavardage, de digression et d’auto-complaisance (bref, on est loin des Flower Kings des années 2000).

Fort d’un line-up sérieusement modifié, le combo marie, avec bonheur, certaines ambiances spleenétiques propres à « Ex Tenebris » (« Anamnesis », « Paper Moon ») mais également des accalmies folk (la longue suite « Gnostalgia » ou l’instrumental « The Crucible ») qui nous renvoient au temps béni de « Ignus Faatus ». La formation ne tombe, pour autant, jamais dans le piège de l’autocitation stérile. Elle ne cesse, au contraire, de diversifier les ambiances, slalomant entre le Marillion le plus sombre (le solo de guitare à la Rothery sur le superbe « Paper Moon »), le Änglagård de « Hybris » (les synthétiseurs sur « Gnostalgia ») mais aussi le old Genesis (la pièce épique « The Reach »).

White Willow Band 2000

Le chant féminin est toujours aussi divin et prend une nouvelle envergure grâce à la quasi disparition des parties vocales masculines. Sylvia Erichsen nous offre ainsi quelques réjouissantes envolées vers des cieux björkiens. Penchons nous maintenant sur la présentation de l’objet. Elle respecte les codes des deux précédentes rééditions, à savoir un magnifique digipack aux reflets délicieusement glacés. En outre, à l’instar de ses prédécesseurs, « Sacrament » présente une pochette retravaillée, parfaitement en osmose avec le blanc de neige qui l’entoure désormais.

Hormis les six compositions originales de l’album, Jacob Holm-Lupo nous offre trois titres supplémentaires. Ces bonus sont deux versions alternatives et une interprétation capturée en public. Dans le premier cas, on retrouve « Gnostalgia » et « The Crucible » au stade de démos agrémentées d’arrangements légèrement différents et du violon de Tirill Mohn. Dans le second, « Paper Moon » est rejoué par le line-up de « Signal To Noise » en 2005…

En définitive, ce savoureux mélange de tristesse et d’apaisement donne naissance à un CD mature et abouti, sans doute le meilleur de la formation à cette époque.

Bertrand Pourcheron (9/10)

http://www.whitewillow.info/
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