Van Halen – 1984

1984
Van Halen
Warner Bros Records
1984
Alain Massard

Van Halen – 1984

Van Halen – 1984

Van Halen est le groupe de hard rock américain connu pour avoir démocratisé la technique du tapping avec leur guitariste et d’avoir repris à leur avantage le morceau culte des Kinks « You Really Got Me ». Influencés par Eric Clapton, les deux frères vont s’allier avec David Lee Roth, chanteur d’un groupe concurrent à l’époque. La folie douce de l’un et le doigté inimitable de l’autre vont leur faire vendre plus de 75 millions d’albums de par le monde, chapeau bas pour un groupe de hard. C’est avec leur premier album éponyme que je vais faire connaissance avec eux et avec Caroline, ma copine d’école, ce qui influence ma chronique oldies de ce groupe majeur. De la défonce, beaucoup d’extravagance, 1984 sort avec une intro synthé qui bouleverse leurs habitudes, mais pas leur succès grâce à deux titres trustant le haut des hits.
« 1984 » et son synthétiseur Oberheim OB-Xa, oui même le hard s’y mettait ; un instrumental que je n’avais pas sur ma K7 de l’époque, incroyable… obligé de la racheter ! Une intro mythique qui fait que j’en parle ici avec sa gouttelette progressiste de fait. J’ai toujours cette habitude de recherche d’influences progressives. « Jump » enchaîne avec les mêmes touches de synthé bien grasses pour un titre qui va inonder toutes les ondes planétaires, le rêve quoi pour tout jeune avec son autoradio à égaliseur. Moins brutal, plus démonstratif que leur production précédente, témoin ce solo sorti de nulle part qui part dans tous les sens, mais surtout des doigts d’Eddie Van Halen sur sa Gibson et son clavier. Bref, ça repart pour le final jouissif, pitreries de David et pad tout transparent d’Alex en kit. Surgit « Panama » avec le bruit du moteur provenant de la Lamborghini d’Eddie et non d’un avion. Rappelez-vous les envols des musiciens sur scène attachés à un câble, rappelez-vous le moment prog avec ce break latent, sournois, réflexif… bon, c’est rapide, mais essentiellement percutant. Pas besoin de garder ses doigts dans une prise de courant pour écouter du hard ! « Top Jimmy » pour le Van Halen estampillé, je m’explique : l’intro acoustique, le rythme qui se lance, la voix limite phrasé, prémisse d’une voix râpée, le solo qui devient fruité pour égayer un peu plus, vous remuez, c’est prêt, vous êtes dans le rythme. « Drop Dead Legs » et le titre convenu avec son rythme haché, oui David aimait aussi se mettre en scène avec un phrasé différent. Du hard rock typé avec la batterie qui gicle, la voix et ses « ouh, ah ». Eddie qui gratte affectueusement, Michael qui remplit le reste du titre avec sa basse pantagruélique et ce solo d’Eddie, signature du groupe.

Van Halen – 1984 band2
« Hot For Teacher » et 1’40 de délire progressiste, l’entrée dans le bus, la mise en abyme, la venue dans la classe, le frappé d’Alex, ces cris… je ne sais si c’est cinématique, mais jouissif, oui. Ces jeunes grimés 80’s, cette guitare blues à la ZZ Top, cette miss maîtresse qui sort de l’inconscient, la choré Van Halen tout y était même avant les futurs clips de Queen, bref, la fusion hard parfaite. La « ZZtopmobile » qui montre son bout de nez, oui, c’était en fait la « Hoteachermobile », sacré pied de nez. Le final avec un dessin prémonitoire sur leurs futurs, Eddie qui envisage déjà le 5150 ? C’est au tour de « I’ll Wait » avec l’intro clavier typée hard FM : fini le hard sans concession. L’air enlevé passe comme une lettre à la poste lorsque le courrier arrivait à bon port ; le plus de ces parties instrumentales, c’est bien ce découpé ciselé de la guitare d’Eddie pour un titre posé et bien léché. «  Girl Gone Bad » et hop, un morceau qui n’a pas eu droit au clip vidéo pour être exposé au monde entier. Et pourtant le son, les voix de David, la montée de la guitare, le retour d’Alex qui remet le rythme en ordre ; encore un titre de folie qui résonne dans la tête de nombre de fans de la première heure. Douloureusement, «  House Of Pain » accouche d’un heavy metal remontant à l’origine du groupe avec un son mélangé, défoncé nous immergeant dans la brutalité. Cette plage nous renvoie à leur album éponyme. Un dernier galop de guitare garni d’un solo qui n’en finit pas pour terminer cet album très, trop court.

VanHalen-1984 band1

Avec 1984, Van Halen a sorti son opus ultime, les heurts récurrents entre David et Eddie provoquant ensuite le départ du chanteur charismatique. Une page s’était tournée, mais le groupe prouvera que le hard pouvait rassembler les foules autour d’un style bien différent des deux autres monstres du genre que sont AC/DC et Scorpions jusqu’à ce que le fabuleux Eddy ne tire définitivement sa révérence en 2020 (R.I.P.)

www.van-halen.com

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