Trey Anastasio – Paper Wheels
Rubber Jungle Records
2015
Trey Anastasio – Paper Wheels
Le guitariste-chanteur du célèbre jam band américain Phish semble bénéficier de journées de quarante-huit heures tant sa production apparaît comme pléthorique, en solo ou avec ses différentes formations. La qualité, quant à elle, est toujours au rendez-vous et la musique produite par Trey, bien que très construite et incroyablement bien produite, déploie vraiment toutes ses arabesques en live. En effet, la scène permet à cette musique pleine et gaie de déborder, d’exploser et de se développer jusqu’à une certaine forme de transe instrumentale. Parfois proches des sorties de route jazzy ou des traverses répétitives « à la Grateful Dead », les trames du bonhomme savent se faire attendre.
À signaler, du reste, que Phish ne s’est jamais caché de ses influences : The Grateful Dead – justement – mais aussi The Jefferson Airplane, Dave Matthews Band, voire Steely Dan pour le soin apporté à la prise de son. Une musique faussement ordinaire, qui entre par la petite porte et repart, éclatée en milliers de petites étoiles sonores, par la même porte, dorénavant assez grande pour laisser passer la lumière. Entre-temps, la magie « Phish » a opéré : l’auditeur ravivé par tant de malice mélodique sent qu’il n’a pas perdu son temps même si une écoute peu attentive pourrait laisser accroire à un énième ersatz de muzak, cette terrifiante musique d’ascenseur tant appréciée des compilations vendues par les grandes marques de café dont la consommation revient plus cher que l’acquisition de ce superbe album. Vous savez donc quel choix opérer ! Paper Wheels vous donnera de toute façon nettement plus la pêche qu’un affreux « Caffè Latte » du Starbucks du coin de la rue.
Christophe Gigon