The Warp/The Weft – Mapping An Absence
Admirable Traits Records
2017
The Warp/The Weft – Mapping An Absence
Il a suffi d’un petit mail venant d’outre-Atlantique (eh oui, C&O est lu dans le monde entier) pour que The Warp/The Weft vienne enrichir nos colonnes. Les quatre de Poughkeepsie (État de New York) ont plongé le folk dans la fontaine de Jouvence pour nous en donner une version plus moderne, plus électrisée et indie. Ils mixent une musique seventies (Fairport Convention, Jethro Tull) avec des influences plus contemporaines (Wild Beasts, Midlake, Antony And Ahe Johnsons).
Le résultat donne un album (Mapping An Absence), qui, malgré son nom, fait preuve d’une grande présence, surtout grâce au chant très caractéristique de son leader Trevor Larcheveque. Celui-ci, fort de son trémolo permanent, imprègne de façon très personnelle cette galette quand il ne s’intègre pas dans des harmonies vocales de toute beauté.
Très vite aussi, on remarque le gros travail à la guitare de ses deux acolytes Shane Murphy et Chris Pellnat dont le son mêle avec bonheur l’acoustique et l’électrique et même parfois saturé mais toujours très vintage, façon fin des sixties. Il faut donc apprécier ces sonorités aigues d’un autre âge pour réussir à savourer Mapping An Absence.
Les titres sont courts mais ne sont pas englués dans la traditionnelle construction couplet/refrain. Ainsi, par exemple, « A Welcoming Of Owls » ne propose pas de refrain.
Outre le titre introductif, je ressortirais de cet album « Nebula » pour son alliance contre nature entre une guitare acoustique andalouse avec un chant plutôt à l’âme irlandaise. Également, la ballade pleine de sensibilité « Alarms » s’oppose judicieusement au mid tempo plus pesant de « Into The Marrow » car une certaine variété dans les compositions contrebalance bien le timbre omniprésent de Trevor, évitant une certaine monotonie sonore.
Cependant, The Warp/The Weft nous réserve son morceau de bravoure pour la fin avec la mise en musique du poème du célèbre poète gallois Dylan Thomas.
« Among Those Killed In The Dawn Raid Was A Man Aged A Hundred », cette prose écrite en plein blitz londonien pendant la seconde guerre mondiale retranscrit les émotions suscitées par le déluge de bombes de façon dramatique et imagée.
Celle-ci est remarquablement mise en musique à la manière d’un Jethro Tull. Son introduction collective a cappella donne le frisson et la partie instrumentale finale de guitare n’est pas en reste. S’agissant du morceau le plus progressif de Mapping An Absence, celui-ci aurait certainement mérité d’être prolongé (même constat pour « Empty Nests » car on sent bien que ça n’est pas la tasse de thé de The Warp/The Weft de concocter des morceaux à rallonge).
Ainsi donc poésie, ambiance psychédélique, chant charismatique et compositions fouillées sont les éléments qui ont contribué à faire de Mapping An Absence un album qu’il ne m’a pas paru nécessaire de passer sous silence.
Rudy Zotche
http://www.thewarptheweft.com/