The Pineapple Thief – Magnolia
The Pineapple Thief
Kscope
Deux ans après « All The Wars« , The Pineapple Thief nous revient avec un nouvel album titré « Magnolia ». Le passage chez Kscope s’est traduit par une inspiration renouvelée, mais qui n’allait pas sans quelques petits changements de fond. Et en effet, même si le label a ressorti (presque) tous les premiers opus du groupe, les passages atmosphériques, mélancoliques, hypnotiques, si caractéristiques du combo, se sont vus réduits à peau de chagrin au profit de compositions plus directes. Il en est de même avec « Magnolia », à la différence notable que le son s’est encore durci. Inscrit dans un mouvement progressif par la force des choses, Bruce Soord n’a jamais voulu être associé à ce courant, mais sa musique n’étant pas en prise directe avec les vieux ancêtres du rock prog pur et dur, il a donc laissé sa muse guider ses états d’âme dans un flot qui le rapprochait autant de Porcupine Tree que de Radiohead. Depuis deux albums, ceci est donc du passé ; The Pineapple Thief assène un rock heavy mélodique et émotionnel, mâtiné de cordes, sans renier pour autant son passé, mais en le distillant par petites touches. Pourtant, aucun morceau « long » ne viendra renforcer le paysage sonore, laissant ainsi les arrangements progressifs au placard. Pas de titre comme « Reaching Out » sur « Magnolia » cette fois-ci, même si « Bond » qui ferme l’album est plutôt sophistiqué, avec une mélodie entêtante et des cordes magnifiques.
Autres moments forts de cet opus : « Alone At Sea », un titre pêchu bien représentatif du nouveau son de Pineapple Thief (enfin, celui que l’on aimerait entendre sur la longueur), heavy, avec un bon travail sur la guitare, une rythmique imparable et quelques touches d’électro. Le mélancolique « Season’s Past » s’envole avec les cordes, et rappelle le passé du groupe, tout comme « Coming Home » qui pourrait être tout droit sorti d’un « Little Man ». « Don’t Tell Me » commence comme du Julien Doré (eh oui !), avec une belle montée en puissance. « Sense Of Fear » fait penser à du Muse, avec une très bonne construction musicale. Le reste peine à convaincre : « Simple As That », en ouverture, est le single aux guitares agressives, mais qui ne va pas très loin, « A Loneliness » n’apporte rien de neuf, « Breathe » commence très énervé à la Muse (encore !) , mais dommage, c’est du mid tempo poudre aux yeux qui essaye de se rattraper sur la fin. « The One You Left To Die » est quelconque tout comme « Magnolia », qui malgré tout reste efficace (merci les cordes !). Enfin, « From Me » est quasiment ennuyeux…
Bruce Soord s’est laissé aller à écrire des chansons simples mais qui, malheureusement, ne passent pas le statut de « sympathique ». On se retrouve avec un album inégal, à la portée trop légère. Heureusement que les arrangements de cordes sont là pour renforcer les atmosphères et apporter un petit plus émotionnel à la musique, qui sinon, se contenterait des couleurs de la voix de Soord, toujours très maîtrisée, mais qui ici ne suffirait pas. L’apport dynamique aux morceaux, propre à ce que le groupe fait en live, est certes louable, mais le manque d’ambition de l’ensemble ne l’élève pas aux rangs des incontournables. Une petite déception pour un groupe de cet acabit.
Fred Natuzzi (6,5/10)
http://pineapplethief.com/
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Perso, j’aime beaucoup, au moins autant que le précédent !
Moi aussi j’aime bien ! En fait, il ne faut pas écouter cet album avec un esprit de progueux mais plutôt celui d’un amateur de rock moderne sophistiqué. (18/20)
Euh … perso j’aime beaucoup le rock moderne sophistiqué pour te citer, mais là cet album est inégal et surtout peu original. D’ailleurs Pineapple Thief n’a jamais fait de prog pur et dur. C’est pour ça qu’on les aime …
Cet album divise pas mal finalement. Perso, je le trouve excellent, autant que le précédent, si ce n’est plus ! 😉
Même avis que Philippe. Rien de plus à ajouter !
Fan depuis « All the wars », je trouve cet album intelligent, et mélodique. Je le trouve génial. Quel talent ce Soord ! Pourtant, je suis assez difficile en musique.
RDV le 24 octobre à Villemeux!
A pluche.