The Dillinger Escape Plan – Dissociation

Dissociation
The Dillinger Escape Plan
Party Smasher Inc.
2016

The Dillinger Escape Plan – Dissociation

The Dillinger Escape Plan Dissociation

Clap de fin. Merci l’artiste, auf wiedersehen et n’oubliez pas les poubelles en sortant, vous serez bien aimable. Gentil.

Voilà, voilà, vingt ans de bons et loyaux services au nom du mathcore et le groupe du New Jersey tire sa révérence gracieuse avec un dernier album en guise de conclusion pétaradante et foutraque, comme le groupe l’a toujours été. Désorienté, aussi compulsif qu’un serpent qui se tortille sans sa petite tête fraîchement coupée, The Dillinger Escape Plan a toujours été synonyme d’excès, d’indiscrétion et de déséquilibre. Toujours sur le fil de l’épilepsie, de cette indélicatesse mélodique perverse qui chatouille le ventre et de cette frénésie qui donne envie de s’acharner sur une charlotte aux fraises qui n’avait rien demandé pour autant.

The Dillinger Escape Plan Dissociation Band

The Dillinger Escape Plan ou comment passer des préliminaires du coq à la sodomie d’âne. Du furibard outrageant à ses passages jazz, prog ou electro, de cette voix persifleuse passant, tranquille, à la voix du crooner typique après le hurlement de circonstance. Et hop-là que je te case un passage bien lourd alors que le défibrillateur est encore branché et qu’on répertorie les côtes cassées. Vingt ans et c’est maintenant que je me rends compte que j’ai suivi le groupe, sa marque de fabrique aussi, depuis ses débuts (voir ma chronique de One Of Us Is The Killer). Et un petit coup de vieux au passage, c’est gratuit. Premier chanteur, l’influence pustuleuse de Mike Patton, fort goutteuse, et cette série d’albums se suivant comme une collection de cannettes qu’on expose au-dessus de l’armoire. Bon, maintenant, c’est fini, parce que le groupe a cette présence d’esprit de s’arrêter avant de nous pondre une bonne grosse bouse bien grasse. Cependant, est-ce qu’il y a du nouveau dans la recette ? Pas vraiment. Du croustillant, du salé, du sucré, du croustillant-salé-sucré, du pied au plancher, de l’électro, une bonne mayonnaise et envoyez c’est pesé comme un pavé au marché. Et pourtant, c’est ce même plaisir à cheval entre le masochisme des tympans, la concentration d’un mathématicien assidu et défoncé, ainsi que le plaisir foutraque d’un gosse qui explose la porcelaine de Mémé s’émerveillant du désordre esthétisant des pièces répandues. Une énergie toujours maintenue avec le temps (à peu de choses près, soyons chiant), que ce soit sur une autoroute ou un fil à linge. Alors maintenant ? Eh bien, ami lecteur, plus ou moins nécrophage, je préfère voir un groupe qui m’a autant chatouillé le bidon durant des décennies partir dans une ultime déflagration stoppée à la faveur d’une photo. The Dillinger Escape Plan c’est cette image d’un objet pulvérisé dont on ne sait si les miettes vont se fissurer à leur tour. Et c’est tant mieux. Oui, tant mieux, fermons cette page et laissons une dernière fois l’envol aussi chaotique que pesant se faire. Après tout, Dissociation… Que de meilleur titre pour une rupture.

Jéré Mignon

http://www.dillingerescapeplan.org/

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