The Dillinger Escape Plan – One Of Us Is The Killer

One Of Us Is The Killer
The Dillinger Escape Plan
2013
Sumerian Records

The Dillinger Escape Plan – One Of Us Is The Killer

J’ai toujours eu un faible pour Dillinger Escape Plan. Ce sont ces petites choses dans la vie qui ne s’expliquent pas. Le fait est que j’ai toujours apprécié ce chaos sonore organisé que dispense le groupe du New-Jersey, avec ces accords dissonants, ce mélange d’ultra-violence, de lourdeur avec ses mélodies, ses voix claires qui sortent de nulle-part. On ne sait jamais où on s’embarque finalement. Les codes sont pulvérisés, les breaks incessants et épuisants, à tel point que votre humble serviteur a failli lâcher l’affaire. Il faut bien dire que le précédent effort du groupe, « Option Paralysis », n’était que peu convaincant, la marque de fabrique du combo devenant une norme pliée. Du bordel-core-free-grind qui rabote, des intonations de voix et de structures passant l’ensemble pour du Faith No More déglingué (on frise même le plagiat caricatural). Difficile alors de trouver une certaine fraicheur quand les gugusses misent plus sur leurs acquis pour au final ne pointer que du vide.

« One Of Us Is The Killer » était annoncé comme un retour aux premiers amours, ce qui déjà fait peur (signe encore de passage à vide ?), mais l’envie étant plus forte, surmontée d’une psychose incontrôlable, mes oreilles avides enfournent le disque. Premier constat, la violence toujours présente, mais ça encore, c’est normal. Les empreints aux premiers enregistrements sont bien là, une certaine urgence aux talons. Inutile de refaire un schéma, Dillinger Escape Plan, c’est une marque de fabrique. On apprécie, ou pas, les constructions déconstruites, faisant partie du « quotidien », la technicité issue d’un épisode de « Twilight Zone », ce sentiment d’immédiateté aussi pressant qu’une foule à l’heure de pointe du métro.

Et là, il faut bien avouer que cet opus laisse peu d’alternative à un quelconque ennui, chaque titre délivrant sa dose de came avec ses petites surprises funs au milieu d’aboiements ravageurs, de chœurs à moitié débiles, de refrains alternatifs et surtout une surprise, voire de stupéfaction, de chaque instants. Ah, tiens, c’est comme ça ! Boudiou, ça c’est du break ! Oah ! Marrant le passage au chant clair, etc, etc…On se souviendra, sans retenir un titre en particulier, de ces instants passant de l’agression pure sans ordre au refrain mélodique qu’on gueule en concert. Ca sent bon les titres qui cartonnent en live ça, Madame ! 100 % garantie efficacité, aucune pause entre les morceaux, un plaisir qui décape. On regrettera, encore, ces allusions trop proches et appuyées, juvéniles presque, à Mike Patton (celui qui a oublié qu’il était chanteur avant tout au lieu de faire le con) période Faith No More, mais putain que ça pète ce truc !

J’ai beau chercher, l’énergie qui se dégage de « One Of Us Is The Killer » colle à la peau comme une confiture à la cerise en plein cagnard. Aussi, est-il compliqué de ne pas apprécier finalement ce disque, sans toutefois y trouver un bouleversement qui ferait retourner mon calcif. Et puis, comme je l’ai dit, j’ai toujours eu un faible pour Dillinger Escape Plan. Le meilleur opus depuis « Miss machine » ? Hum…

Jérémy Urbain (8/10)

http://www.dillingerescapeplan.org/

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