Synaesthesia – Synaesthesia

Synaesthesia
Synaesthesia
2014
Gep Records

Synaesthesia – Synaesthesia

C’était à prévoir : la flatteuse renommée dont jouissaient les membres de Synaesthesia dans les cercles londoniens les mieux informés appelait la sortie rapide d’un premier opus de superbe facture. Précisons, tout d’abord, que le groupe se compose d’Adam Warne (chant et claviers), de Sam Higgins (guitares et chœurs), d’Ollie Hannifan (guitares), de Peter Episcopo (basse et chœurs) et de Robin Johnson (batterie et percussions). Autant l’écrire d’entrée de jeu : le galop d’essai discographique de la formation va susciter une quantité impressionnante de dithyrambes et la formule « album du premier trimestre 2014 » deviendra, à son propos, rapidement aussi banale que les châtaignes en automne. Produit par le grand Mike Holmes d’IQ, ce CD mélange en effet, avec un brio ma foi assez incroyable, les sonorités d’un progressif influencé par les meilleures œuvres du « quotient intellectuel » avec celles d’une pop alternative qui puise ses racines chez des combos aussi variés que Muse, Porcupine Tree, Flying Colours ou encore les légendaires Cardiacs. A partir de ces références aussi variées que flatteuses, le gang d’Adam Warne construit un univers sonore résolument moderne et inclassable.

L’ensemble tire brillamment son épingle du jeu grâce à un savant dosage entre emphase symphonique (le classieux titre d’ouverture instrumental « Time, Tension & Intervention ») et délires post-prog contrôlés ABS (le déjanté « Sacrifice », aux vocaux trafiqués évoquant Steven Wilson). Les sept compositions signées par le groupe offrent donc une musique enjouée regorgeant d’idées intéressantes. Le combo y conjugue en effet, avec un rare talent, une vigueur par endroits assez proche du hard (l’introduction sacrément musclée de « Good Ridance ») avec un raffinement mélodique de tous les instants (« Epiphany » ou le sublime « Life’s What You Make Of It », qui clôture l’album en apothéose dans une profusion de thèmes étourdissants).

La prestation de ces joyeux loustics s’avère enfin des plus convaincantes, avec des claviers s’imposant d’emblée comme les architectes du son Synaesthesia, une guitare très lyrique à la Mike Holmes (tiens, tiens…), des parties vocales remarquables (on songe parfois aux grandes heures de Jadis) et une rythmique solide et inventive. Cet opus magnifique constitue, en conclusion, une réussite majeure à tous les points de vue. Chapeau bas !

Bertrand Pourcheron (8,5/10)

http://synaesthesiamusic.com/

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