Sylvan – Home
Sylvan
Gentle Art of Music (Soulfood)
Le Marillion germanique est de retour ! Avec un album qui risque bien de plaire aux inconditionnels de leur œuvre maîtresse, « Posthumous Silence« , paru en 2006. En effet, on retrouve dans « Home » tout ce qui constituait la sève et l’essence de la galette citée de cette formation allemande audacieuse : des ambiances éthérées, que l’on croirait tout droit extraites de « Brave » (1994) de qui vous savez, des arrangements classiques et classieux, des orchestrations exigeantes, des textes évocateurs et matures, le tout servi par la voix de Marco Glühmann, qui, s’il n’atteint jamais, ô grand jamais, la transcendance d’un Steve Hogarth (Marillion) ou d’un Jon Anderson (Yes), s’acquitte de sa tâche avec les honneurs.
Certes, Sylvan aime les disques conceptuels et il le prouve une fois de plus avec cette collection de titres émouvants articulés autour des thématiques connexes de la mémoire, du souvenir et des secrets de famille. On ne le répétera jamais assez, le problème principal de Sylvan n’est en rien intrinsèque. Leur musique s’avère complexe, maîtrisée de bout en bout et passablement habitée. Alors en quoi consiste ce « je ne sais quoi » qui empêchera toujours l’auditeur, comme le critique, de s’extasier et de crier « Au génie ! » ?
Outre les réponses éminemment subjectives tricotées autour d’un tissu de remarques du style : « Ça ressemble trop à… », ou « C’est bien mais je préfère réécouter mes vieux Dream Theater ou le dernier Marillion », ou encore, pour la bonne bouche : « C’est trop carré pour moi, trop allemand, il manque ce petit plus duquel surgiront l’émotion, les pleurs ou les rires. », on ne peut que rester coi devant la perplexité monotone (pardonnez l’oxymore) dans laquelle nous plonge cette musique.
Et si, pour une fois, tout était dit dans les propos, que l’on croirait enregistrés au Café du Commerce, exposés au paragraphe précédent ? Résumons : Objectivement, tout ce que fait Sylvan s’avère irréprochable. Subjectivement : Les disques de Sylvan donnent diablement envie de se replonger dans les climats fiévreux de « Brave » (Marillion), « A Feast Of Consequences » (Fish), ou même « Metroplis Part. II : Scenes From A Memory » (Dream Theater).
Sylvan fonctionne ainsi comme un produit d’appel. Si Home permet de (re)découvrir les chefs d’œuvre évoqués, le pari semble gagné.
Christophe Gigon
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