Subsignal – Paraiso
Subsignal
Autoproduction
Attention, chaud devant ! Subsignal est de retour et çà va saigner dans les chaumières ! Mû par une véritable frénésie créatrice depuis la sortie, en 2009, du prometteur « Beautiful & Monstrous », le gang allemand publie aujourd’hui son quatrième album en l’espace d’autant d’années. Habillé de pied en cap par une production impressionnante de puissance et de clarté, « Paraiso » se distingue, comme ses prédécesseurs, par une inspiration mélodique remarquable conjuguée à une virtuosité décoiffante. Démarrant sur les chapeaux de roue avec l’excellent « Time And Again », à l’introduction bouleversante (ah, ces cordes divines et ce chant plaintif), le groupe passe la surmultipliée dès le titre suivant, « Paraiso », et nous offre par la suite un power prog’ riche en breaks foisonnants et en envolées instrumentales échevelées. Avec les guitares à la John Petrucci de Markus Steffen et les claviers formidables du petit génie David Bertok, la formation s’appuie sur une rythmique parfaitement rodée et navigue, toutes voiles dehors, au milieu des orages les plus violents (l’introduction maousse costaude de « A Giant Leap Of Faith » ou le pêchu « A New Reliance », aux premières mesures hélas intégralement pompées sur Saga) comme dans les anticyclones les plus tranquilles (« A Giant Leap Of Faith » et le magnifique titre de clôture « Swimming Home », au piano cristallin et enchanteur). Ecrites, arrangées et produites de manière irréprochable, les dix compositions gravées sur ce laser possèdent donc un indéniable pouvoir d’attraction, même si tout n’est pas encore parfait. En dépit de la difficulté à se libérer du carcan de multiples influences (Camel, Genesis, Saga, Dream Theater, etc…), cette œuvre mariant la rage et l’ouvrage s’avère, en fin de compte, globalement séduisante et damne aisément le pion à un nombre certain de productions actuelles ! Conseillé !
Bertrand Pourcheron (7,5/10)