Steve Rothery Band – Live in Rome

Live in Rome
Steve Rothery Band
2014
Inside Out

Steve Rothery Band – Live in Rome

Après le mi figue mi raisin « Live In Povdiv« , publié en avril et disséqué dans nos colonnes, le légendaire guitariste de Marillion et ses acolytes nous offrent aujourd’hui un coffret double CD + DVD live enregistré à Rome et de qualité assez inégale. Bon point : la première galette nous présente une très alléchante présentation de l’album studio à venir, « The Ghosts Of Pripyat » qui sortira le 22 septembre. Mauvais point : la seconde rondelle, hélas fort décevante, contient de piètres reprises du gang d’Aylesbury, à savoir entre autres « Waiting To Happen » et « Sugar Mice » (interprétés sans âme par Manuela Milanese) ainsi que « Cinderella Search », « Afraid Of Sunlight » et « Easter » (gâchés en grande partie par deux chanteurs transalpins, dont le pourtant doué mais ici trop « poussif » Alessandro Carmassi). Voici bel et bien la preuve irréfutable que Steve Hogarth est absolument irremplaçable dans le petit monde de Marillion, en studio comme sur scène.

Mais concentrons nous sans plus attendre sur le premier opus du Steve Rothery Band (dont le line-up est composé de son vieux complice guitariste Dave Forster, du bassiste Yatim Halimi et du batteur Leon Parr). Ce joli monde reçoit, pour la circonstance, le soutien de l’excellent Riccardo Romano (membre du très bon combo italien RanestRane) dont les claviers, certes discrets, apportent toutefois beaucoup à la cohésion de l’ensemble. Un peu d’histoire s’impose maintenant. Steve a eu, pour la première fois, l’idée d’un opus solo intitulé « Ravenscar » (port désolé du Yorkshire) en 1984. Il l’a aussitôt soumise à l’aval du manager de Marillion, Hugh Stanley-Clarke, qui lui a donné son feu vert mais a refusé catégoriquement, dans le même temps, le projet « Ghost Rider » de Fish (en gros l’histoire d’un homme tentant de se suicider en roulant en sens inverse sur une autoroute).

A partir de là, les relations entre les deux hommes n’ont cessé de se détériorer, le poisson accusant même Steve de garder ses meilleures idées pour une éventuelle œuvre solo (énorme mensonge quand on sait que « Misplaced Childhood » a été composé à 90% par le sieur Rothery). L’idée d’une escapade en solitaire a vu le jour, une seconde fois, en 1993 alors que Marillion enregistrait « Brave » dans le château de Miles Copeland en France. Miles, boss dynamique et extrêmement fortuné d’IRS (le label américain du club des cinq), a alors offert au « Gouverneur » une somme absolument colossale pour sortir un opus instrumental. Cette proposition incroyable a cependant été rejetée. Steve a, en effet, préféré attendre jusqu’en 1996 pour monter une formation parallèle à Marillion, à savoir les Wishing Tree avec la divine Hannah Stobbart au chant. La troisième tentative aura donc été la bonne.

Tout est parti d’une mélodie que maître Rothery a écrite, en ayant à l’esprit un manège hanté pour enfants. Et, par le plus grand des hasards, il est tombé, grâce à Internet, sur des images emblématiques du parc d’attraction de Pripyat, ville sinistrée par l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Notre guitariste s’est alors rendu compte que ces fantômes qui lui monopolisaient l’esprit jour et nuit pouvaient fort bien être les huit cent mille hommes enrôlés de force pour « liquider » les radiations et qui sont aujourd’hui quasiment tous décédés. Les âmes de ces victimes innocentes hantent les six compositions épiques structurant « The Ghosts Of Pripyat ».

Le premier CD de ce « Live In Rome » nous en offre au demeurant des versions déjà très abouties. S’appuyant sur les entrelacs guitaristiques de Dave Forster (ex Mr So & So), le maître de cérémonie se fend de soli de six-cordes qui vous remuent littéralement les tripes (« Morpheus »). Alternant, devant un public tout entier acquis à sa cause, passages oniriques (« The Old Man Of The Sea », sur lequel planent les ombres réunies de Jeff Beck et de David Gilmour), atmosphères ethniques (« Kendris »), mélodies bouleversantes (« White Pass ») et poussées de fièvre orgasmiques (le final de « Morpheus »), le Steve Rothery Band nous fait rêver les yeux ouverts. Quel dommage, dans ce contexte, que le second CD pêche par son insigne faiblesse vocale.

A l’heure des bilans, on retiendra en priorité que la version scénique de « The Ghosts Of Pripyat » est remarquable. On va donc saliver d’impatience jusqu’au 22 septembre d’autant que des guets stars aussi prestigieux que Steve Hackett et Don Airey seront de la fête sur quelques morceaux en studio.

Bertrand Pourcheron (8/10)

http://www.steverothery.com/

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5 commentaires

  • baldino marino

    very good it’s a fantastic band!!!

  • Bertrand

    The preview of the studio album is great but the CD 2 with the Marillion covers is quite disapointing. Greetings from Marseille, France. Bertrand xx

  • Gökçen Kaynatan

    Stütyo albümü ve albüm çalışmaları mükemmel teşekkürler İstanbul Türkiye’den Selam Sevgiler
    İç Mimar Komponist Gökçen Kaynatan

  • Joe Cairney

    Great review as always Bertrand. Had to use google translate as it’s a great for reading reviews in a language I’m unfamiliar with 🙂

  • Bertrand

    Thanks a lot dear Joe. Hope everything is well on your side with COE. Greetings, Bertrand xx

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