Steve Hogarth – h Natural
Steve Hogarth
Racket Records
Arlésienne évoquée depuis des lustres, la première tournée solo de Steve Hogarth a finalement eu lieu courant 2006, en marge de l’enregistrement de « Somewhere Else » avec Marillion. h Natural est un concept ambitieux, basé sur la spontanéité musicale et la lecture d’extraits du journal intime de Steve. Figurent bien entendu au menu les titres ayant le plus marqué notre homme. Chaque prestation proposant une setlist fort différente, quasiment tous les concerts de mister h sont également disponibles en téléchargement légal sur le site www.h-tunes.com. Alors, même si cette démarche largement basée sur l’improvisation a pour corollaire quelques fausses notes, de-ci de-là, les motifs de satisfaction prennent amplement le dessus. En effet, l’émotion prime tout au long des shows et la voix d’Hogarth touche souvent au sublime. Filmé essentiellement à Sheffield le 2 mars 2006, ce double DVD retranscrit à merveille la communion intense unissant Steve Hogarth et ses fans.Concernant le choix de la setlist, Steve fait la part belle aux pièces phares composées par Marillion. Citons, dans le désordre et en quatre chevaux, « Easter », « Three Minute Boy », « Afraid Of Sunlight » et « Fantastic Place » (la liste est très loin de se vouloir exhaustive).
Sont aussi conviées à la fête des covers superbes, depuis le puissant « Life On Mars » de David Bowie jusqu’à l’universel « Imagine » de John Lennon en passant par le bouleversant « Cloudblusting » de Kate Bush. Bref, nous sommes incroyablement gâtés, d’autant que le père Hogarth sort régulièrement de sa besace des morceaux moins connus, mais tout aussi enthousiasmants, avec une mention spéciale au classique « In The Ghetto », popularisé par le King Elvies, et à l’excellent « Witchita Lineman » dédié à un père trop tôt disparu.
Quant au DVD bonus, il vaut son pesant de cacahouètes, avec une interview fort instructive du bonhomme et des instants de pure magie, comme l’interprétation à fleur de peau de « Better Dreams », capturée lors du gig parisien de février 2006 au Café De La Danse. Au final, cet objet de choix (image en 16/9ème et son en 5.1) conjugue brillamment passion et originalité et nous convie à un voyage onirique et intemporel en compagnie d’un musicien profondément humain et exceptionnellement talentueux. Indispensable !
Bertrand Pourcheron (9,5/10)