Steve Hackett Live au Radiant de Caluire (Lyon)
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2018
Steve Hackett Live au Radiant de Caluire (Lyon) – 1er juillet 2018
Un concert de Steve Hackett en France est toujours un événement. Sa venue à Lyon le dimanche 1er juillet dernier dans la belle salle du Radiant en a été un. En effet, l’ex-Genesis offre depuis quelques années des shows équilibrés, bien construits, et avec une équipe de musiciens au top. Je crois qu’en terme de line-up, il ne fera pas beaucoup mieux : l’éternel et impérial Roger King aux claviers, le génial Rob Townsend aux flûtes et au sax, le batteur classieux Gary O’Toole, le bassiste Jonas Reingold (en remplacement de Nick Beggs) et le chanteur clone de Collins et Gabriel, Nad Sylvan.
Steve Hackett, pendant 2h30 a enchaîné dans une première partie des morceaux solo et a exhumé un titre de l’époque du groupe éphémère GTR, formé avec Steve Howe dans les années 80, puis dans une deuxième partie, a offert aux plus nostalgiques des 70’s, des pièces de Genesis. Hackett a l’intelligence de ne pas resservir la même soupe à chaque tournée, les morceaux changent donc pour notre plus grand bonheur. Pas de projections, pas d’interactions à la Collins, seulement quelques mots de présentation des morceaux, et un jeu de lumière subtil. Seule la musique compte, et c’est bien là l’essentiel. Le jeu d’Hackett est parfait et il prend un plaisir non dissimulé à jouer pour son public. Roger King, aussi taciturne qu’un Tony Banks, assure les paysages sonores avec brio tandis que Townsend étonne avec ses interventions sophistiquées. La partie rythmique est également à la fête alors on se surprend en écoutant Jonas Reingold à se demander si ce groove de basse dans « Firth Of Fifth » était présent dans l’enregistrement original, et à reconnaître la patte Collins dans les moments les plus jazzy de la batterie de Gary O’Toole.
Steve Hackett a privilégié le début de sa carrière solo et la période actuelle dans ses choix de morceaux. « Icarus Ascending » a été un moment fort et le concert a culminé avec la partie instrumentale du fantastique classique « Shadow Of A Hierophant ». On ne se lasse pas d’ « Every Day », et « Please Don’t Touch » en ouverture a été une plaisante surprise. Les nouveaux « Behind The Smoke », « El Niño » et « In The Skeleton Gallery » n’ont pas la même saveur mais sont quand même intéressants car ils permettent de voir l’évolution d’Hackett dans ses compositions. L’homme aime toujours être imprévisible et certains développements sont étonnants. Il est capable de commencer une chanson pop, de la déconstruire et de l’amener vraiment ailleurs (« In The Skeleton Gallery »). Quant au morceau de GTR, « When The Heart Rules The Mind », il est dynamique et typique de la pop progressive des années 80.
Pour la partie Genesis, ce fut un régal, mais pour moi Nad Sylvan pose question. D’abord, Nad Sylvan a la possibilité de ressembler vocalement à la fois à Phil Collins et à Peter Gabriel, c’en est troublant. Il s’adapte donc en fonction de ce qu’il chante. Le problème, c’est que parfois il n’est pas super juste, ou il est à côté, ou il n’arrive pas à soutenir la voix. Sa posture ressemble à une statue qui va s’animer uniquement lorsqu’elle chante. Et le look mi-Robert Plant mi-Jon Anderson achève de me dire qu’il n’a pas véritablement trouvé ce qu’il peut apporter à ces chansons. Est-ce une volonté de sa part (ou de Steve Hackett) de n’être qu’un clone ou bien n’arrive-t-il pas à insuffler de sa personnalité dans ses parties vocales ? Pourtant, le projet à la base est de revisiter Genesis. Ce n’est pas le cas ici. Passées ces réflexions, le show est tout à fait à la hauteur et les morceaux choisis sont joués à la perfection. « The Fountain Of Salmacis », une des préférées de « l’équipe qui l’a composée » d’après Steve, fut un grand moment nous replongeant dans les intrigues mythologiques du groupe. « The Musical Box » a également imposé le respect par sa théâtralité. « Dancing With The Moonlit Knight », superbe, a conquis tout le public, l’inusable « Firth Of Fifth » a encore rappelé qu’Hackett est un grand guitariste qui a inspiré bon nombre d’artistes (ah ce fameux solo…), et le point culminant, « Supper’s Ready », joué en entier, a mis tout le monde par terre. Quant à la période Collins, c’est « One For The Vine » qui a été choisi avec bonheur, « Los Endos » pour terminer le show et le rare « Inside And Out » paru à l’époque sur l’EP Spot The Pigeon, une des dernières contributions de Steve Hackett à son groupe de l’époque.
Avec un show impeccable, Steve Hackett a enchanté Lyon qui se souviendra longtemps de ce concert absolument réjouissant.
Fred Natuzzi
Set List
Please Don’t Touch
Every Day
Behind The Smoke
El Niño
In The Skeleton Gallery
When The Heart Rules The Mind
Icarus Ascending
Shadow Of A Hierophant
Dancing With The Moonlight Knight
One For The Vine
Inside And Out
The Fountain Of Salmacis
Firth Of Fifth
The Musical Box
Supper’s Ready
Rappel: Los Endos
Ce concert a été un moment inégalable, inoubliable, un moment partagé avec ma moitié, ce fut un réel bonheur …
Merci Steve ❤️