Stam1na – SLK
Stam1na
Sakara Records
Naviguant dans les eaux agitées d’un metal protéiforme, qui se métamorphose au gré de leurs envies (du heavy au black en passant par le thrash), Stam1na ne sont pas sans rappeler la démarche de leurs compatriotes de Waltari. Certes brassant moins de styles musicaux (ils restent tout de même cantonnés au metal pur jus), ils n’en sont pas moins tout autant éclectiques dans leur approche. L’exception à la règle du « tout metal », l’attachante composition jazzy et ambiante « Kolmen Minuutin Hiljaisuus » vient d’ailleurs confirmer les conclusions des études du psychologue britannique Adrian North sur le profil des mélomanes en fonction de leurs styles musicaux favoris. Celles-ci rapportent en effet que, passionnés par le grandiose tout autant que les admirateurs de musique classique, les afficionados de metal partageraient également une grande sensibilité.
Outre le mélange des styles évoqué plus haut, la musique de nos finlandais est assez contrastée. En témoigne ce piano timoré qui semble perdu au milieu du tintamarre sonore. De même, à la table des voix claires solennelles n’hésitent pas à venir prendre place des voix plus haineuses, atteignant leur paroxysme sur le diabolique “Panzerfaust”, où le feu de l’enfer est suivi d’incantations rituelles. Par ailleurs, sur « Usko pois », l’humour suscité aussi bien par les rythmiques sautillantes que par la guitare malicieuse et par le décalage entre les voix enragées et le choeur stoïque, fait mouche.
En outre, n’oubliant certes pas les mélodies entêtantes (comme sur le survolté « Kuolleiksi Ruoskitut Hevoset », ou le passionné « Dynamo »), Stam1na est un véritable rouleau-compresseur qui n’épargne rien sur son chemin. A ce titre, un morceau comme « Heikko Ehka » où un Judas Priest croiserait le chemin de Kreator, ou encore « Kylma Kuuma Kylma » avec ses rythmiques endiablées, en sont une bonne illustration.
On ne comprend rien à ce qu’ils racontent, et à vrai dire on s’en moque, mais leur énergie est tellement contagieuse, et le mélange des genres si rare dans un monde tellement porté sur les classifications par genre, que l’on ne peut qu’adhérer au foisonnement tous azimuts des Stam1na.
Lucas Biela (9/10)
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