Spleen Arcana – The Light Beyond The Shades
Spleen Arcana
Autoproduction
Fondé en 2008 par le multi-instrumentiste français Julien Gaullier, Spleen Arcana a, dès ses débuts, opté pour un mélange fort intéressant de progressif symphonique et d’art pop, discrètement saupoudré d’un zeste de space rock. Publié en 2009, son premier opus intitulé « The Field Where She Died » avait été un joli coup d’essai. C’est donc peu dire que ce nouvel album, articulé autour de trois pièces fleuve (« Erin Shores » et ses 12 minutes, « Fading Away » et ses 10 minutes et, enfin, le pavé « Momento Mori » et ses 24 minutes), était largement attendu au tournant.
Comme on ne change pas une formule qui gagne, Julien est toujours épaulé, sur ce millésime 2014, par le batteur David Perron et par la charmante choriste Marie Guillaumet. Le trio y reprend, avec davantage de finesse et de maturité, la formule utilisée par le passé : sens aigu de la mélodie et compositions affirmées et il évoque ici et là, la concision et le génie hors pair en moins, le premier Blackfield et le Anathema de « Distant Satellites ». Tout ici repose dans la construction labyrinthique des mélodies.
Ce second effort exige donc naturellement plusieurs écoutes afin d’en apprécier toutes les nuances. Qui plus est, « The Light Beyond The Shades » s’avère plus sombre que son prédécesseur qui était plus romantique. Le désespoir est donc, plus que jamais, de mise, avec l’utilisation d’une pléthore d’instruments analogiques (Hammond, mini moog, Solina, Fender Rhodes, etc…), et il puise largement dans les atmosphères éthérées, acoustiques et mélodiques, que Julien et ses acolytes distillent non sans brio.
Seul regret : le chant manque quelque peu de justesse et d’amplitude. Il n’empêche : voilà un opus qui touchera à coup sûr un nombre non négligeable d’amateurs du style.
Bertrand Pourcheron (7,5/10)