Space Megalithe – Abstract Dimension
Space Megalithe
Autoproduction
Les deux synthétistes français les plus doués de leur génération dans le domaine de la « space-music » et de l’ambient sont de retour avec un nouvel album tout à fait à la hauteur de nos espérances ! Après un premier essai concluant (Psyché Energy) sorti en 2013, le duo Space Megalithe remet le couvert avec Abstract Dimension, un disque 100 % électronique, finement inspiré et immersif à souhait. Et celui-là, croyez-moi, s’avère bien plus palpitant et enthousiasmant que les derniers ouvrages en date de l’incontournable Steve Roach, pourtant maître d’œuvre et principal chef de file de ce style de musique aussi fascinant que confidentiel. L’ouvrage en question, affublé de sa très belle pochette aux tonalités « minérales » (les connaisseurs reconnaîtront peut-être la superbe Améthyste ?) aligne une collection de huit pièces distinctes et inédites, chacune d’entre-elles invitant à un voyage dans notre propre galaxie intérieure, en fouinant aussi bien dans les « micros » ou les « macros-mondes » de notre esprit, pleinement sollicité tout au long d’une écoute que je conseille attentive.
Comme à leur habitude, Jean-Claude Gil et Christophe Barbier ont enregistré leurs compositions « live in studio », dans l’énergie et la magie du moment. Et il est étonnant de constater combien l’ensemble est, malgré tout, à ce point finement ciselé et parfaitement agencé. Comme quoi l’alchimie entre ces deux bonhommes n’a pas fini de nous surprendre ! Pourtant, il n’est pas toujours question de « symbiose » entre nos deux compères esthètes-musiciens, loin s’en faut. Jean Claude Gil aurait lui-même déclaré qu’Abstract Dimension était un peu « leur Ummaguma à eux », tant on y retrouve des titres très personnels, et d’autres exécutés en complète harmonie. En effet, si Christophe privilégie les structures les plus « mélodiques », entendez ici plus « composées » et « structurées », Jean-Claude lui, n’hésite pas à parfois se lancer dans des digressions bien « barrées », voire ouvertement psychédéliques. Bien moins que sur la scène (leur vrai domaine de prédilection, ce sont les fans qui le disent !), nous en avons un petit aperçu avec « Temple Of Andromeda » qui, malgré sa thématique science-fictionnelle très présente par ailleurs dans ce nouvel opus, tranche assez radicalement avec l’ensemble. Il est ici question de vestiges d’une ancienne civilisation extra-terrestre perdus à l’autre bout de l’Univers, ça ne s’invente pas !
Dans le même ordre d’idée, « Betelgueuse Station B » nous emmène vers des destinations cosmiques très lointaines, même si le titre peine un peu à décoller (2 minutes de séquenceur sur un total de 11, c’est tout de même un peu frustrant pour le mélomane « spationaute » en manque d’hyper-drive !). Il n’en est rien heureusement à l’écoute du magnifique « Landscape Part II », dont les séquences hypnotiques évoquent tout autant le meilleur Tangerine Dream que l’indétrônable Robert Rich (ce dernier étant l’une des grandes idoles de notre duo, ainsi que de votre serviteur).
Parmi les pièces maîtresses de l’album, citons également une nouvelle version live du désormais classique « Psyché Energy », ici revisité avec autrement plus de « peps » que sur l’album du même nom. Il convient de préciser qu’il s’agit là du titre phare de Space Megalithe, celui que le duo prend le plus de plaisir à interpréter et à réinventer inlassablement à chacune de leurs prestations en public. Enfin, mention spéciale aussi à « Stone Alignment », morceau très orienté « tribal-ambient », et rappelant avec un certain brio « mimétique » les grandes heures de Steve Roach, celles, à mon sens indépassables, des années 80 et 90. Cette dernière étape onirique tranche tellement avec le reste de l’album qu’elle aurait pu figurer en tant que « bonus track » de luxe.
Mais rassurez-vous, le plaisir reste intact d’un bout à l’autre de ce classieux trip « pas si abstrait que ça » offert par Space Megalithe, et c’est bien tout ce qui compte. En conclusion, Abstract Dimension est l’un des rares albums du moment qui me (ré)conforte dans l’idée que ce genre musical n’a pas encore dit son dernier mot. Et pour le blasé de l’ambient que je suis, ce n’est pas le moindre des compliments ! Bref, vous pouvez vous précipiter sur ce nouveau CD du duo (sûrement le dernier qui plus est en « vrai » support physique), car c’est incontestablement un « must-have » du genre, à conserver précieusement dans une discothèque plus que dans un disque dur à la noix. Vous voilà prévenus.
Philippe Vallin
Space Mégalithe c’est super !
Merci
Voici pour compléter cet excellent article ( merci Philippe Vallin et l’équipe de C&O) un lien vers la page pour acheter via PayPal nos albums (pressés en usine et non pas gravés, ne vous faites plus avoir )Et les recevoir directement dans votre boîte aux lettre 3 jours après .
Merci à tous ceux qui suivent nos aventures et voyages musicaux …
Et où est le lien en question Christophe ?
http://mowgli9.wix.com/spacemegalithe#!albums/c1ktj.
J’espère que c’est bon ce coup ci
Philippe tu te rappelles quand j’ai posté sur Facebook le premier titre des Space Megalithe (« Vagabond du temps ») c’était en 2013.
Que de chemin parcouru en seulement 3 ans. 2 albums, des concerts à Paris, un festival en Belgique avec Robert Rich en tête d’affiche.Et ça sans label, ni appui logistique (en comparaison je pense à des gens comme Florent Lelong, Bertrand Loreau ou d’autres vieux briscard de la berlin school française).J’ai toujours été convaincu qu’ils iraient loin.
Mon tiercé perso , sur cet album que j’ai vu grandir live : « Waves » (de Christophe, magnifique), « Stone Alignement » et « Abstract dimension ». Ils ont fait x moutures lives de ces 2 derniers titres bien supérieures aux versions de l’album.
Merci beaucoup Hery, tu as été présent à presque tout nos concerts et tu est à l’origine de tous ceux sur P
aris