Sigur Ros – Valtari
Sigur Ros
Parlophone/Krunk
Sigur Ros m’a fait rêver, m’a ému au plus profond de mon âme. J’ai vibré jusqu’à me vider les glandes lacrymales. Sigur Ros, sa musique, je l’ai vécue, son émotion, je l’ai recueillie, ses titres, je les ai fredonnés, sous la douche ou devant un paysage d’hiver. C’était magique et beau. Mais ça, c’était avant. Entendons-nous bien, je me fais toujours avoir à chaque sortie d’un nouvel album des islandais. Je me dis que ce dernier saura retrouver cette fibre unique que j’ai toujours appréciée plus que tout. Et, depuis « Takk », je me plante sévère à chaque fois. J’aurais très bien pu ne pas parler de « Valtari », d’autres le font mieux que moi et arriveraient à vous donner envie d’acheter de suite l’album. Mais moi, en bon empêcheur de tourner en rond, il fallait bien que je pose ma plume sur le sujet. Stoppons net le suspense s’il y en avait un : « Valtari » est une belle déception. Certains trouverons toujours à critiquer et à me coller une fatwa sur la gueule. Sigur Ros voulait revenir à ce qui lui avait donné son succès mérité d’antan. Des titres de rock atmosphériques en diable, planants, mélancoliques à la frontière de l’ambient, et d’une beauté glaciale qui arrête le temps. Des titres éthérés, dépouillés, ce chant androgyne, il y en a, à ceci près que je recherche toujours la marque.
La surprise ? Je ne l’ai plus. Ah, je me suis bien fait avoir sur le début du disque, avec le morceau « Varuo » qui m’a ramené, le temps de quelques secondes, à ce que j’ai toujours recherché chez Sigur Ros. Oui, mais quelques secondes seulement. Une montée puissante, des émotions qui s’entrechoquent avec clarté, chœurs, guitare, batterie, des effets couplés avec classe et grâce, tout le menu y était. Cependant, cela fait un peu court sur un titre qui n’arrive même pas à 7 minutes au compteur, bien peu quand on compare cet instant au reste de l’album. Alors, certes, c’est beau et ça s’écoute facilement, mais comme l’ensemble parait vide ! « Valtari », c’est avant tout une belle façade, chouchoutée, préparée avec soin et attention, une production qui a pris du galon, et qui se permet d’avantage de choses tout en refrénant ses propres envies.
Pour être clair, je ne suis même pas arrivé jusqu’à la fin du disque. Pourquoi ? Parce que j’avais compris. J’avais pigé que cette galette tournait en rond, brassait du vent qu’on ne peut même pas toucher et caresser. En apparence, c’est beau, attirant, comme toujours avec Sigur Ros, mais dans le fond, ça sent le remplissage. C’est creux et sans saveur, de la poussière de « () » et « Ágætis Byrjun », avec une pincée de Jónsi & Alex. Donc oui, j’ai écouté le disque en deux fois (un comble connaissant le potentiel des islandais!), histoire de me faire quand même ma propre opinion. J’ai été déçu, énormément même. Trop d’esbroufe, trop d’effets, trop de couches, trop de trop. « Valtari » me fait l’effet d’un pétard gelé sensé récupérer les fans de la première heure au sein de la communauté.
Non et encore non, je n’y arrive pas ! J’espère juste que je n’atteindrai jamais le stade du « je n’y arrive plus« , car Sigur Ros reste, d’une certaine manière, un groupe emblématique et une musique vecteur d’une émotion. Le problème, c’est que cette sensation n’évolue plus. La note finale en sera d’autant plus sèche que les ¾ de celle-ci sont pour « Varuo ». Seulement pour m’avoir fait espérer…
Jérémy Urbain (4/10)
Complètement pas d’accord.
Je le trouve puissant et majestueux, comme un fillm de grand cinéma.
Bon après, les gouts et les couleurs hein.