Saga – Saga

Saga
Saga
Polydor
1978
Alain Massard

Saga – Saga

Saga – Saga

Saga : groupe de rock canadien hors norme, oui, mais pourquoi ? Il est formé en 1977 sur une base de rock progressif dérivant vers le blues, le funk et le classique. Proche du néo-prog d’origine, il s’en éloigne par la suite pour lorgner vers une production ambivalente de rock FM et de metal progressif avant l’heure en associant fortement les parties de claviers et de guitare. Son premier album Saga propulse immédiatement les deux titres « On the loose » et « The Flyer » dans les charts.
Saga, c’est cinq membres dont trois qui débuté dans Fludd, un band déjà coutumier des hits. Le quintet trouve une reconnaissance dès le début des 80’s en ouvrant pour Styx, une opportunité qui les fera jouer souvent hors de leurs frontières. Trente-huit ans de vie commune, de séparations, de retours émaillés de conflits de toute sorte, finance, cohabitation, addiction, j’en passe et des meilleurs. La pochette avec son insecte cyborg est sans doute inspirée de la Saga Pedro créée par Zoran Busic un évènement déclencheur favorisant leur notoriété naissante. Le live InTransit sera leur premier concert sorti en CD. Saga a 22 albums au compteur et paraît immortel, sortant encore à foison des live (pour profiter du système ?) livrés à la furia de fans brûlant de les voir encore et toujours en vrai. Saga est donc un groupe fétiche. En parler un tantinet est juste logique.

Saga – Saga band1
Le ton est donné avec l’intro de « How Long » au riff nerveux et funky soutenu par le synthé de Peter. Un air enchanteur, une guitare portant la patte de Ian, la batterie déjà métallique de Steve et voilà comment on arrive à découvrir un nouveau son. « Humble Stance » suit, tout à la fois nonchalant et alerte, où la part des claviers est prépondérante. La guitare ne tarde cependant pas à se montrer. La force de Saga, c’était avant tout Ian et ses compositions progressives d’un autre temps, balançant entre rock FM et prog. La guitare est incisive quand le synthé se montre plus coulé tel ce final aérien couplé à une guitare spleen qui te fait littéralement fondre à la façon d’un Steve Rothery (Marillion). Comment j’ai adoré ça dès la première écoute ! « Climbing the Ladder », nerveux-rythmé-entêtant aux claviers joyeux, se montre toutefois carnassier en flirtant avec des sonorités progressives. Que dire de « Will It Be You? (Chapter Four) », le premier titre de la discographie de Saga numéroté en tant que chapitre, une habitude qui sera un fil rouge ayant donné lieu à moult discussions. Pourquoi commencer par le quatrième ? Et pourquoi deux sur cet album ? Bon, on cause et l’intro est passée, c’est malin, Will it be you ? Les récalcitrants sont vaincus par ce prog singulier et novateur. Ah le riff qui tue, les synthés à la Flash c’est vraiment un son différent. Un titre bluffant, baffant et sidérant. Cet album est un OMNI je vous dis, sans parler de la pochette, je ne vous entraîne pas vers cet être hybride, mi-ange, mi-démon, non. Allez le rencontrer vous-mêmes!

« Perfectionist » débute la seconde face avec ses arpèges guitare/synthé encore. Une intro classieuse, symphonique où la batterie électronique faisait déjà débat, mais c’est quoi ça ! Un titre haut perché, sautillant à la façon d’un kangourou, avec un riff de synthé nerveux et génial. Chut, écoutez ces notes cristallines de piano. Rappelez-vous : elles étaient annonciatrices du crescendo et du final majestueux à souhait. « Give ’em the Money », c’est une intro à pas de chat, assourdi et soft, coloré de funk. Le son monte, on attend l’explosion du refrain lancé par un riff hard et soutenu par un clavier cotonneux, que du bonheur ! Le solo classique se fait désirer tandis que la basse et la guitare giclent, mais c’est super prog ça ! Démoniaque, jouissif, un must qui se cachait bien au chaud au sein de ce titre. Donnez-leur de l’argent, un titre prémonitoire des futurs problèmes financiers du groupe ? « Ice Nice » est le premier des deux titres épiques. Que dire ? Il faut écouter la montée suave, la voix douce et le son vibrant avant le solo de synthé. C’est juste sublime, la classe quoi ! j’ai encore les jambes qui tremblent. Comment certains ont-ils pu passer à côté de ce groupe ? « Tired World (Chapter Six) » laisse entrevoir ce qui sera le credo des albums suivants. La trame musicale va de molo à crescendo, se renforçant avec un riff tout à la fois hard, soft et métallique. La base de synthé en fond sonore remplit l’atmosphère intemporellement. Le titre déroule un tapis qui ne veut pas rester à plat, mais bouge, ondule puis se referme sur lui-même. La musique devient suave et fondante comme une pâte de fruits ou un Chamallow sortant du barbecue pour un final interminable et inoubliable.

Saga – Saga band2

Avec ce premier album éponyme, Saga a créé d’emblée un son unique reposant sur une guitare qui mitraille en rafales et des synthés pompeux, lourds et majestueux. Peu d’autres groupes ont pu reproduire ces sonorités avant-gardistes qui font à jamais de Saga un groupe à part.

sagagen.com

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