Road To Jerusalem – Road To Jerusalem

Road To Jerusalem
Road To Jerusalem
Vicisolum Records
2018

Road To Jerusalem – Road To Jerusalem

Road To Jerusalem Road To Jerusalem

S’il est basé à Copenhague, au Danemark, le quartet Road To Jerusalem n’en est pas moins international, même s’il signe son premier album sur un label suédois, Vicisolum Records. Ses membres ne sont pas des néophytes, puisque l’on trouve là l’incroyable chanteur américain Josh Tyree – dont nous reparlerons, et pour cause –, le guitariste danois Michael Skovbakke – Konkhra –, le bassiste suédois Andreas Holma – Hipocrisy, Scar Symmetry – et Per Møller Jensen, batteur danois de son état – Invocator, Konkhra, The Haunted.

Road To Jerusalem Road To Jerusalem Band1

Road To Jerusalem a beau se présenter sur son site Internet comme « une ambiance et une sensation uniques, une nouvelle approche pleine de fraîcheur de la musique heavy », on ne donnera pas totalement crédit à cette figure communicationnelle. Si l’écoute de ce premier album s’avère jouissive, pas de révolution au royaume de Danemark ou ailleurs. Les grands ancêtres hantent Road To Jerusalem, au premier rang desquels, bien évidemment, Led Zeppelin ou Black Sabbath (sur « Village » en particulier). Autant vous dire que la première caractéristique qui vient à l’esprit, c’est « heavy blues ». Si le genre est plutôt à la mode, peu nombreux sont les groupes qui peuvent se targuer de jouer dans la même cour que leurs totémiques anciens.

Force est de constater que pour y arriver, il faut d’abord une section rythmique puissante. Et de ce côté-là, nos bûcherons nordiques sont bien dotés avec une paire robuste et souple à la fois. Ensuite, il faut un guitariste inventif, capable de sortir des sentiers battus par ses confrères issus du « metal ». Là encore, Road To Jerusalem peut se targuer d’avoir en son sein un bretteur digne des meilleurs – un certain Jimmy Page, ça vous parle ? –, capable de retenir bien des notes pour polir celles qui font mouche. Enfin, le chanteur a une importance cruciale et dans ce registre, Josh Tyree est un phénomène. Aussi à l’aise dans les hautes sphères – tel un Geddy Lee de Rush ou un Les Dougan d’Aragon, et peut-être plus encore le Lenny Wolf de Kingdom Come – que dans les contrées des médiums rocailleux – à la Ron Young (Little Caesar, Manic Eden) – ou quand il pose sa voix la plus naturelle (« Under Your Skin »), bref, comme le déclare Per Møller Jensen pour le webzine MIRP, « une sorte de mix entre Mercury, Halford et Dio ».

Si le groupe sonne résolument heavy et puissamment bluesy, chaque titre est composé (par Per et Michael) et travaillé selon une approche expérimentale ou les grands du jazz ne sont pas absents (Per cite sans sourciller le grand Pharoah Sanders et la comparaison, pour peu évidente qu’elle soit, est loin d’être erronée – écoutez, par exemple, son « Love Will Find A Way »). Bien entendu, le nom Road To Jerusalem pourrait induire une connotation religieuse, et nous faire accroire à une sorte de Christian band, ce dont le groupe se défend.  Pourtant, on peut noter que le groupe tourne actuellement en première partie d’Orphaned Land, ce qui pourrait quand même prêter à confusion. Il est certain, par ailleurs, que le déroulement entre le premier des neuf titres de l’album, le magnifique et troublant « Andromeda’s Suffering », et le dernier, « Jack Of Diamonds », a tous les atours d’un parcours initiatique…

Road To Jerusalem Road To Jerusalem Band2

Road To Jerusalem est incandescent comme une coulée de lave, gorgé d’un feeling ostentatoire et miraculeux, lascif et sensuel comme la troublante esquisse d’un nu botticellien (le thème de la femme est diablement présent sur l’album – outre le premier titre, c’est évident sur « Under Your Skin », « Widowmaker » [voir la vidéo ci-dessous], ou encore « Ragtime Woman »). Cette moiteur électrique rapproche évidemment Road To Jerusalem du Grand Dirigeable – l’ambiguïté des textes étant le mètre-étalon de cette comparaison – mais également de certaines phases de Deep Purple – le « who do you think you are » sur « Poison Ivy » n’est sans doute pas innocent. Nonobstant, n’allez pas croire à un simple revival des 70s. Si l’inspiration est là, nulle copie studieuse ou laborieuse. Road To Jerusalem est la première pierre d’un groupe dont il faudra suivre les pas sur un chemin que nous leur souhaitons lumineux…

Henri Vaugrand

Coup de Coeur C&O

http://www.roadtojerusalemband.com/

https://www.facebook.com/roadtojerusalemband/

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