Riverside – Love, Fear And The Time Machine

Love, Fear And The Time Machine
Riverside
2015
Inside Out

Riverside  Love, Fear And The Time Machine

Avec « Hand Cannot Erase« , Steven Wilson était revenu à une musique proche de ses influences, en gardant un son progressif tout en lui insufflant une pop lumineuse, malgré le thème de l’album. Riverside fait un peu la même chose, puisque les Polonais tournent le dos au metal des deux derniers opus pour revenir à ce qu’ils faisaient sur leurs premiers efforts. Un rock progressif plus classique donc, mais avec également ce côté pop de nouveau à la mode. En résulte un disque qui va faire partir les fans acquis depuis « Anno Domini High Definition » en 2009 et rabattre ceux de la première heure, dont votre serviteur. C’est peut-être l’effet qu’à produit la collaboration de Mariusz Duda avec Steven Wilson sur un titre écrit en hommage à un fan décédé, qui a conduit Duda a reconsidérer la musique de son groupe Riverside. En effet, il avait gardé son penchant pour la musique éthérée pour son excellent projet solo, Lunatic Soul, en produisant 4 superbes albums. Avec « Love, Fear And The Time Machine », il mélange toutes ses préférences et cela donne une sorte de compilation des formations que l’on adore. Prenez Steven Wilson en solo et avec Porcupine Tree, ajoutez des touches d’Opeth, de Marillion, de Rush, de Pineapple Thief, de Nosound et d’Anathema, secouez bien et vous obtenez ce cocktail qui ravira les aficionados de ce style de musique, fera râler les amateurs de nouveautés, et fuir les métalleux chevelus en manque d’headbanging en rythme.

La voix claire de Mariusz Duda n’a jamais été aussi bien mise en valeur que dans ces compositions et l’instrumentation en est de même. « Lost (Why Should I Be Frightened By A Hat) » rappelle à la fois le Marillion des années 80, avec une ambiance calme à la Opeth. Avec beaucoup de claviers typiquement progressifs et une guitare lumineuse, le titre ravit par sa plongée nostalgique dans un néo-prog de haute volée. On pourrait reprocher un certain manque de mordant à Mariusz Duda sur « Under The Pillow » qui chez Enchant par exemple, aurait pu devenir plus fort, et qui révèle peut-être les limites du chanteur. « #Addicted », très dynamique et mélodique, est accrocheur. « Caterpilar And The Barbed Wire » contient une très bonne partie instrumentale aérienne et efficace. Le riff d’ouverture de « Saturate Me » ainsi que les claviers rappellent un bon Spock’s Beard avant de devenir plus planant à la Anathema, un titre vraiment excellent.

Riverside Band

La solennité de l’ambiance sur « Afloat » hypnotise, tout en finesse. « Discard Your Fear » copie un peu Steven Wilson pour la mélodie du chant il faut bien le dire, avec une basse très Rush dans l’âme. Un bon titre néanmoins, qui contient tout ce qu’on aime sur ce style de musique. « Towards The Blue Horizon » tend à rendre une atmosphère digne d’Opeth tout en pompant un passage de « The Incident » de Porcupine Tree. Mais on pardonne tellement c’est efficace. La balade acoustique « Time Travellers » est tout simplement parfaite, avec sa voix émotionnelle juste ce qu’il faut et son instrumentation simple mais encore une fois, très efficace. Un classique d’ores et déjà ! Enfin, le sublime « Found (The Unexpected Flaw Of Searching) », avec une mélodie à tomber, pourrait être signée Wilson. Indispensable, tout simplement.

Alors qu’en est-il de l’identité de Riverside ? Le groupe voulait évoluer, ne plus jouer heavy, et se concentrer sur un album qui serait une bouffée d’air frais. Pari réussi dans la discographie du groupe. « Love, Fear And The Time Machine » marque une transition réussie avec un album qui, si on fait fi des rapprochements avec d’autres artistes, est d’une cohérence qui révèle une belle maturité. Et puis, même si le propos se concentre sur les décisions qui marquent une vie, un opus moins sombre que d’accoutumée est à accueillir les bras ouverts, avec bienveillance. Sans doute un des albums les plus réussis du groupe, rien de moins.

Fred Natuzzi

http://riversideband.pl/en/

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5 commentaires

  • SEB

    Belle chronique. Pour ma part, j’ai encore un peu de mal à « rentrer » dedans. Il est certain que pour les fans de toujours (dont je fais partie), les choses sont ici fort différentes qu’à l’accoutumée. Il faudra du temps pour l’apprivoiser, de l’ouverture d’esprit. Cet album le mérite certainement. a++

  • verdel

    Salut, j’ai découvert votre site en recherchant des infos sur Ozrics Tentacles…j’ai l’impression d’avoir trouvé une porte spatiotemporelle vers une galaxie riche de belles surprises, en plus les chroniques sont pointues et j’aime beaucoup l’humour qui se dégage dans la description des profils des chroniqueurs ..alors grand merci a vous!…Par contre je sais pas si je suis au bon endroit pour laisser ce genre de commentaire!

    • Philippe Vallin

      Salut Verdel. Si si, tu es tombé pile-poil au bon endroit ! Merci beaucoup pour ton commentaire qui va faire bien plaisir à toute l’équipe, et content de te compter parmi nos lecteurs 🙂 A bientôt ! Phil

  • animal

    Chronique exact et juste.En effet, fantastique production de riverside. J’adore ce style de rock plutôt tranquille !

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