Rick Wakeman – Starship Trooper
Cleopatra Records
2016
Rick Wakeman – Starship Trooper
Comment s’y retrouver dans l’offre pléthorique proposée par le claviériste de Yes (qui fait bien partie d’une des incarnations actuelles du groupe mythique de l’âge d’or du rock progressif (Yes featuring AWR – pour Anderson, Wakeman et Rabin –, NDLR) ? Il existe en effet autant de disques du Maître qu’il existe de maisons de disques pour les distribuer ! À signaler qu’au moment où nous écrivons ces lignes vient de paraître un disque de Noël confectionné par Papy Wakeman, qui respecte ainsi cette tradition britannique ancestrale dont on aime se moquer par chez nous. Parfois à tort, tant l’exercice peut aussi s’avérer réussi.
Supervisée par l’omnipotent et omniprésent musicien-producteur Billy Sherwood (qui a remplacé le regretté Chris Squire au sein de l’autre incarnation actuelle de Yes, celle sans la triplette AWR, qui s’appelle bêtement… Yes ; vous suivez ?), cette collection de titres hétéroclites ravira les amateurs de rock progressif flamboyant. Il s’agit principalement de reprises de classiques comme « Starship Trooper » (Yes), « Crime Of The Century » (Supertramp), « I’m Not In Love » (10CC), « Light My Fire » (The Doors) ou « The Great Gig In The Sky » (Pink Floyd). À relever l’étonnante relecture du titre « Sober » de Tool en piste inaugurale.
L’homme-pieuvre ne s’est pas entouré de bras cassés pour mener à bien ses réappropriations de classiques. Jugez plutôt : Outre Billy Sherwood, on y rencontre Steve Howe, guitariste de Yes, Tony Levin, bassiste, entre autres, de Peter Gabriel, Carmin Appice, célèbre batteur, Tony Kaye (ex-Yes), Steve Hillage (Gong) ou encore Colin Moulding de 10CC. La production rutilante et clinquante de cet album n’étonnera pas les amateurs habitués des productions sorties sur le label Cleopatra qui s’est fait spécialiste des albums-hommages et autres compilations visant avant tout à vider les poches des quinquagénaires aisés qui tremblent à la vue de la moindre pochette de disque qui rappellerait le monde onirique du grand Roger Dean, instigateur des illustrations de couverture pour les galettes de Yes, Asia et autres Uriah Heep. Pour le coup, cette fois, la pochette hideuse n’engagera pas le consommateur. Cependant, dans ce cas-ci, le ramage ne se rapporte pas au plumage (malgré la cape arborée fièrement par le dresseur de synthés) car les treize titres de ce Starship Trooper apparaissent comme plutôt réussis et raviront le mélomane averti tout en convainquant les autres que, décidément, ils ne se feront jamais aux travaux du grand blond aux touches blanches et noires.
Christophe Gigon