Quand le Balafond prend la Butte Pinson à Montmagny !
Le Balafond à la Butte Pinson, Montmagny, le 7 juin 2015
Arrivé sur les hauteurs de Pierrefitte, dans une commune qui n’a pas usurpé son nom, Montmagny, les indications me permettent de trouver sans peine la ferme où les quatre membres « fixes » de Balafond se sont donnés rendez-vous pour partager des moments de bonheur avec un public épris de guinguettes. Le point de rencontre est entouré d’une forêt luxuriante, ce qui en fait une petite enclave à l’écart de toute agitation urbaine. L’amie Magali R est présente, vêtue d’un haut vert et d’une robe noire, qui lui donneront des airs de danseuses flamenco quand elle s’élancera sur la piste de danse. La faim nous tenaillant, nous nous faisons servir des crudités. Une petite mousse l’accompagnera. Pour régler, il nous faut néanmoins échanger au préalable nos deniers contre des jetons : c’est toute une organisation qui nous épate, d’autant plus qu’elle est le fait de bénévoles. Philippe Vallin est présent (il se joindra aux Balafond dans leur show). Nous croisons aussi les amis Boris Lelong (que nous remercions pour les belles photos de l’événement) et le collègue de Clair & Obscur et autre ami de longue de Philippe, Fred Natuzzi.
Les Balafond s’échauffent sur des airs de Depeche Mode et Clash, avant qu’un duo soprano-baryton n’entonne des chansons au son de l’orgue de barbarie. Le soleil nous accablant, nous nous déportons vers une table abritée. Sur des airs d’Aznavour, Montand ou encore Nougaro, c’est à un véritable moment de nostalgie auquel on assiste. Un jeton partira dans le chapeau qui passe de table en table pour la prestation. Quand les Balafond entrent en scène, l’ambiance devient plus festive. Des couples dansent sur la piste. Qu’ils soient confirmés ou le temps d’une danse, ils se déhanchent avec passion sur les rythmes tour à tour chaloupés et entraînants de la dream team des Balafond.
On voit sur la piste des enfants buter et se rouler par terre, une mère danser avec son bébé, des familles jouer avec un coussin gonflable, des participants improviser des danses chamaniques, et… le dernier mais non le moindre, votre serviteur se découvrir l’âme d’un danseur aux bras de Magali. Loin de se limiter au musette, la formation à géométrie variable qui fait rentrer le public dans la danse, nous fait également vibrer avec une javanaise secouée, un rock endiablé, un jazz manouche à taper du pied et un blues en prime avec Magali à la voix, bientôt rejointe par un jeune chanteur de talent, John Lewis, demi-homonyme de John Lennon, avec qui il partage également une ressemblance faciale.
On notera également la chance donnée par la formation à une fillette pour entonner des airs biens connus du grand public. Non seulement le collectif a encouragé des intervenants extérieurs à les rejoindre, mais il s’est en outre permis de jouer au jeu des chaises musicales avec ses propres membres. On retrouve ainsi Philippe tour à tour à l’harmonica blues, au darbouka et au chant. Sur le plan des autres instruments, à côté de l’accordéon et du cajon retourné pour être frappé avec des balais, la contrebasse « taille slim » finit par nous narguer avec sa langue sculptée dans sa partie inférieure, là où les petits cœurs de couleur qui décorent la caisse de la guitare de Mario sont autant de clins d’œil à la frivolité.
La musique s’associant au soleil pour nous étourdir, les pauses nous permettent néanmoins de reprendre nos esprits, en allant flâner dans la forêt alentour ou en visitant les résidents de la ferme. Parmi ces derniers, un buffle dont on se demande comment il s’oriente tant son poil recouvre ses yeux, un mouton que nos bêlements ne parviennent pas à perturber dans son étable, un lapin qui nous file entre les pattes tel le Lapin Blanc de Lewis Carroll qui court après le temps, et des poules qui… feraient un bon diner.
On s’extasie ici devant la performance de nos Balafond, là à danser sur la piste, mais on a de la peine à la vue de ce chien à l’air dépité qui se traîne le long de la piste avant de s’affaler a l’ombre. « Il est sourd et muet, et à un âge avancé » nous expliquera plus tard une stagiaire. Au final, malgré cette petite note triste, une belle après-midi passée à rigoler, boire, danser, chanter et flâner. Ceux qui l’auront manquer pourront se rattraper à des dates ultérieures, disponibles sur la page facebook du groupe.
Lucas Biela
La Guinguette de la Butte Pinson
Ouverture des festivités : « Le Bal Clandestin »
« Mais il parait que sous les pavés il y a, il y a… ? »
Un blues en totale impro « free style » avec Magali R et John L
Photos : Boris Lelong
Vidéos : Lucas Biela et Olivier Laurent
Un lieu magnifique, authentique, des bénévoles remarquables et des artistes à la hauteur ! Un endroit où tous les partageux se retrouvent ce qui donne une ambiance exceptionnelle. Toutes les générations cohabitent dans le plus grand des bonheurs, ce n’est pas si fréquent pour être souligné ! Merci à guinguette et à sa butte Pinson