Pillars & Tongues – End Dances

Un éclat doré pointe comme une lanterne, perçant paysage, pénombre et simulacre. Ne cherche surtout pas une facilité ou un quelconque raccourci, ça va juste te perdre, telle la boussole qui indique toujours le sud. Le soleil est bien souvent réconfortant, il n’en demeure pas moins mélancolique, une chaleur appelant un regret. L’envie de s’assoir à même le sol pour fermer les yeux. La fin d’une danse en quelque sorte. Nulle guitare à l’horizon mais un tissage, un maillage doux, apaisant au toucher gardant les traces des gouttelettes de sang entre les points et les épingles. Violon, harmonium et son ronronnement de chat assoupi devenant une boucle, cette boucle posant un climat organique, introspectif, un relâchement des muscles, une fragilité. Ce dont je te parle, c’est de cet instant où les voix se mêlent, pop et fantomatiques, où cette basse ronde comme un melon gorgé d’eau double percussions et sampleurs, ou bien encore de cette parenthèse où l’imaginaire va faire le reste du travail. Ce temps succinct, là, où tu ne vas pas chercher le pourquoi ni le comment mais juste te laisser bercer, cet instant où tu vas te serrer dans tes bras et rechercher une présence amicale quand tu vas ouvrir les yeux. Les instruments se délitent, se dispersent aux souffles et vents assidus. Le violon devient une main qui t’attrape et te tire doucement alors que les envolées bourdonnantes t’ouvre un chemin aux milieux de la terre et des nuages. Ces voix, elles, te susurrent à l’oreille des paroles, des mots réconfortants, a capela, en chœur. Mais tu auras toujours le regret, tenace, une sale bestiole. Tu auras toujours cette tristesse que tu n’arrives pas à partager. C’est pour tout ça que je parle à toi et non aux autres. Pourraient-ils le comprendre ?

Jérémy Urbain (7,5/10)

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