Pattern-Seeking Animals – Pattern-Seeking Animals
Inside Out Music
2019
Rudzik
Pattern-Seeking Animals – Pattern-Seeking Animals
Que font les membres de Spock’s Beard quand ils ont du temps de libre ? Ben ils fondent un side project de prog. On aurait pu s’en douter. A ce petit jeu-là, ce sont Ted Leonard et Dave Meros, respectivement chanteur et bassiste actuels du groupe, ainsi que Jimmy Keegan, leur ancien batteur, qui ont été conviés par John Boegehold, leur producteur, à mettre en musique le fruit de sa créativité.
Alors la question est forcément de savoir si on a droit à une resucée opportuniste du célèbre barbu progressif ? A vrai dire, ça n’est pas le sentiment que j’ai ressenti à l’écoute de cette galette très mélodique. Dans ma chronique du dernier SB (Noise Floor), j’avais noté avec bonheur que le groupe avait pris une trajectoire plus rock et avait simplifié son propos sans se couper de ses racines progressives. Pattern Seeking Animals se fend d’un album éponyme sur lequel les longues plages progressives alternent avec des titres plus directs mais l’ensemble privilégie le côté mélodique au détriment de la démonstration technique. Alors, amateurs de prog torturé ou metal, passez votre chemin. Je dois avouer que l’on ne retrouve pas vraiment les schémas employés par SB (par exemple, pas de chœurs en canon) et c’est tant mieux sinon, à quoi bon créer un projet parallèle pour proposer un produit similaire.
Si Dave Meros et Jimmy Keegan sont une traditionnelle et efficace section rythmique, Ted Leonard, en plus du chant, assure toutes les parties de guitare (et il n’est pas manchot) alors que John Boegehold revêt le costume de claviériste. Ces deux derniers rendent une copie sans faille. Certes, nous sommes loin du grain de folie des claviers de Ryo Okumoto mais dans ce contexte différent, la sagesse et la justesse des parties de John Boegehold va comme un gant à Pattern Seeking Animals. Cela lui permet par exemple d’introduire fort joliment le « Stars Along The Way » final qui fait briller notre quatuor au firmament. Question différentiation par rapport à SB, « No Burden To Carry » se pose d’entrée car de ce long morceau progressif émanent des effluves de Yes par exemple dans le jeu de basse ou certains chœurs. Par ailleurs, la complicité et la complémentarité entre Ted et John s’expriment particulièrement bien sur les parties instrumentales de l’épique « Orphans Of The Universe ». Pour ce qui est des morceaux plus compacts, on retiendra le popisant et dynamique « No One Ever Died And Made Me King », l’indolente valse lente « We Write The Ghost Stories » et le versatile « No Land’s Man » car hybride d’acoustique et de rock.
On peut sans risque en conclure que ces quatre-là avaient bien quelque chose de très intéressant à proposer qui ne soit certes pas un monstre d’originalité mais quand même digne d’être consigné dans ce très joli album qu’est en définitive ce Pattern Seeking Animals. Alors, ne boudons pas notre plaisir et laissons-nous séduire par une heure de musique élégante et harmonieuse.
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