Night Rider – I See I Feel I Am
Night Rider
M-D-M
Découvert grâce aux antennes radars de Clair & Obscur fin avril 2013, le jeune musicien polonais Pawel Penksa s’est imposé d’emblée, sur son premier EP solo intitulé « Pandemonium« , comme un claviériste émérite et, pour tout dire, un digne émule de Jordan Rudess. En compagnie de son groupe Night Rider, Pawel nous offre, avec « I See I Feel I Am », un album de bonne facture, qui relègue gaillardement en seconde division nombre de formations de prog metal issues du « bloc de l’Ouest ». Night Rider nous propose ici un exercice de metal symphonique particulièrement bien léché sur lequel les musiciens enrobent les édredons de leur prog moelleux dans une carapace rivetée de heavy teigneux. Pawel est hélas mixé un peu en rentrait au profit de la guitare lyrique de Kuba « China » Szostk et du chant honorable de Pawel « Kiljan » Kiljanski. Malgré ce léger regret, cette dream-team de choc fait tourner à plein régime le moteur seize soupapes de son imagination débordante et enfile les brulots à une cadence infernale. Le titre d’ouverture « Moj Swiat », à la superbe (mais bien trop courte) introduction pianistique, plante du reste d’emblée le décor des ébats torrides auxquels se livre Night Rider : claviers supersoniques, guitares furieuses et rythmique épileptique y copulent, en effet, dans une véritable débauche pyrotechnique de virtuosité contrôlée. La suite d’avère du même acabit, avec une mention spéciale à l’emphatique « Skrzydla » dont les fastes évoquent carrément le Dream Theater de « Awake » (vocaux de braise, riffs de gratte plombés, furieuses nappes de synthés rugissantes comme les râles d’une louve en chaleur). Bref, « ça le fait » et pas qu’un peu, mon neveu ! En un mot comme en cent, Night Rider est un groupe à suivre de très près…
Bertrand Pourcheron (7,5/10)