Mortal Love – Forever Will Be Gone
Mortal Love
Massacre Records/Season Of Mist
La chose n’aura sans doute pas échappé aux esprits les plus affûtés. Mis bout à bout, les titres des trois albums enfantés par le groupe culte norvégien Mortal Love forment un aphorisme tout bonnement baudelairien (« All The Beauty », « I Have Lost » et « Forever Will Be Gone »). Ultime volet de cette trilogie épiloguant, avec force sensibilité, sur le thème du désespoir amoureux, le chant du cygne que représente « Forever Will Be Gone » va faire jubiler les amateurs de goth metal symphonique qui ne le connaîtraient pas encore. Toujours aussi contrastés dans les atmosphères (enthousiasme des vocaux féminins et inquiétude exprimée dans un chant masculin tour à tour susurré puis énervé ainsi que dans des arrangements troublés), les dix morceaux gravés sur cette ultime cuvée 2006 proposent en effet un savoureux cocktail de romantisme et d’intensité dramatique. Sublimés par le gosier évanescent de la belle Cat, ils conjuguent ainsi, au plus que parfait du subjectif, émotion avec concision et énergie avec mélancolie.
De rutilantes envolées symphoniques dignes du Lacrimosa de « Fassade » (« Of Keeping The Fire Down », aux arrangements de valse triste, ou bien encore l’imposante suite éponyme qui fait la part belle aux vocalises masculines haineuses façon Al Jourgensen de Ministry) côtoient ainsi des séquences exprimant un douloureux mal être existentiel (les envoûtants « I Make The Mistake » et « While Everything Dies », aux backing vocals masculins très proches de Rammstein par leur côté ultra agressif).
N’hésitant pas, au petit jeu des sept familles musicales, à piocher ses cartes dans des styles très variés, le quintette se fend, à tour de rôle, d’un interlude néo-romantique à la sensibilité à fleur de peau (« As We Can Not Be Alone », aux volutes de piano cristallines), de brûlots électrisés dans tous les sens du terme (« Still It Has Only Just Begun », aux riffs de guitare brûlants comme la braise ou « So I Betray The Mission » aux claviers déchaînés) mais aussi d’incartades indus-rock (l’incontournable « In The End Decides »).
Doté d’une cohésion instrumentale sans faille doublée d’un sens mélodique redoutable, le combo exorcise, sur cette dernière offrande, la violence par l’évanescence et insuffle une salutaire bouffée d’air frais à un style alors en sérieuse quête de renouvellement. Aussi à l’aise dans le calme que dans la tempête, Mortal Love signe donc ici un testament discographique magistral. Voici donc une formation injustement négligée à laquelle cette chronique espère modestement redonner ses lettres de noblesse.
Lucas Biela & Bertrand Pourcheron (9/10)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mortal_Love
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Super! Great track, lyrics, arrangements. Love it.
Yep, a great band which already splitted in 2011 🙁
Greetings,
Bertrand
xx
Je veux bien que tous les goûts soient dans la nature mais de là à pondre une chiée de lignes sur un truc pareil, en plus écrites à deux et sur un site qui s’appelle « Clair & Obscur », j’avoue ne pas bien saisir d’autant plus qu’un seul mot aurait suffit pour résumer ce disque, si une chronique avait été un tant soit peu nécessaire : « daube ».
Philéas Prog,
Il n’y a pas que les progueux dans la vie. Mortal Love est un groupe excellent et son dernier opus est tout sauf une daube à moins de ne jurer que par les groupes rétro progressifs. On n’est pas un blog de prog, mon bon Philéas. Mais un blog ouvert, entre autres, au prog et qui cultive la diversité des styles. Bertrand
Cher Philéas, en tant que co-signataire, j’ai écouté l’album en entier et je peux t’assurer que c’est loin d’être une « daube ». Eclectique dans mes goûts par essence, je sais faire la part entre ce qui est à laisser dans l’ombre, et ce qui vaut d’être mis en lumière. Si tu peux nous expliquer en quoi cet album est mauvais, nous l’entendrons avec grand plaisir. Nos acceptons toute critique, à condition qu’elle soit argumentée. Merci pour ta compréhension. Lucas
GREAT Music!
Fantastic Music!