Mortal Love – I Have Lost
Mortal Love
Massacre Records/Seasons Of Mist
Groupe norvégien de metal symphonique à tendance gothique fondé en 2000 et dissous en 2011 pour raisons familiales, Mortal Love aura mis au monde trois albums dont l’incontournable « I Have Lost » en 2005. Naviguant entre soufre et encens, cette œuvre au noir impressionne à la fois par sa puissance et par son lyrisme. Ses talentueux géniteurs nous y offrent un splendide cocktail de romantisme évanescent et d’intensité dramatique. Survolés par la voix angélique de la plantureuse Cat, dont le timbre évoque Kari Rueslåtten (The Third And The Mortal), les douze morceaux jalonnant ce périple discographique au long cours distillent des mélodies mitonnées aux petits oignons contrastant avec une violence sourde (cette présence masculine qu’on sent tapie dans l’ombre mais dont le contre-chant murmuré s’avère particulièrement inquiétant – autrement plus que les death grunts si chers au modèle « Beauty And The Beast » de cette mouvance – et les riffs de guitare bien saignants nous promenant dans des contrées tour à tour gothiques et industrielles). Alternant avec brio ballades raffinées (le poignant « Senses », le délicat « Everything »), plages orchestrales (« Adoration », « Empathy ») et plongées en apnée dans les abysses du désespoir (les ensorcelés et ensorcelants « Existence » et « Reality »), le quintette scandinave se fend également de quelques brûlots électriques imparables, en veillant toujours à mettre en valeur un chant à la fois implorant et passionné, les chœurs opératiques chers au genre en moins. On décernera, à ce titre, une mention spéciale au surpuissant « Spine ». Au total, « I Have Lost » est un disque de toute beauté, conçu par des musiciens alors au sommet de leur inspiration. Laissez-vous donc tenter par le somptueux voyage sans retour proposé par ces apôtres de « l’amour mortel ». Grands frissons garantis…
Lucas Biela & Bertrand Pourcheron (9/10)
[responsive_vid]