Melvins – (A) Senile Animal
Melvins
Ipepac Recordings
Parfois, « Il en fauuut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureuuux. Il faut se satisf… » Humpf… Braouf… Ktouss… Grumpff… Ah merde, je suis à l’antenne ! Oui, pardonnez moi, chers auditeurs, pour cet accès de lyrisme piqué des vers à Baloo et consorts mais, rendons nous à l’évidence quand nos oreilles jouissent de plaisir, on ne tartine pas les vaches à miel. « (A) Senile Animal » rend heureux, béat. C’est simple comme poster une lettre sans recommandé. Quand une tirade sur papier carbone suffit, pourquoi s’emmerder ? C’est forcément la cerise qui trottait dans le crâne des Melvins. Quand on a fait du rock lourd comme la belle-mère, en passant par toutes formes d’expérimentations groovy, on se demande jusqu’où peut on aller. Buzz, lui, quand il descend du mont Golgotha, il ramène des nouveaux disciples. Big Business. L’un, on le met à la basse et au chant, comme ça, il double les cordes vocales, et le dernier, on le fout à la batterie sous l’œil rigolard de Dale Crover. Jouissif, rien d’autre à dire. Deux batteurs jouant en cadence. Des cogneurs de première, avides, tel le bûcheron canadien et son sirop d’érable. Du tribalisme tout ce qu’il y a de plus rock’n roll sur un son sortant directement du garage à vélo. Gras, gros, lourd, brouillon presque. Des tubes ? Ça pullule du cocotier. Des titres qu’on repasse en boucle avec cette même délectation de bave aux lèvres. Ces enchaînements de ouf qui rallongent les morceaux à nous transformer en pingouins mécaniques. Ces compos ? À pleurer de simplicité. Direct, à l’essentiel, un gnon dans les gencives à déchausser les molaires. Des refrains tatoués sur le crâne et le postérieur à force d’écoutes répétées, t-shirt et sous-vêtements trempés. N’en jetez plus. Ça glisse comme du beurre sur une poêle, et ça se savoure comme un bon steak. « (A) Senile Anima »l est fort, à point, et se passe de commentaires. « … Il faut se satisfaire du nécessaire. Oh ouiiii !!!« .
Jérémy Urbain (8,5/10)