Mastemey – Vol.1
Mastemey
Autoproduction
La Pologne regorge de ressources naturelles. Ainsi, l’une d’elles, le métal, essentiellement celui que l’on retrouve au cou des athlètes montant sur les deuxième et troisième marches des podiums, y est encore travaillé avec amour. L’industrie de cette matière première se porte en effet à merveille, comme en témoigne le succès des productions d’Acid Drinkers, Kat, Turbo, Vader, Decapitated ou encore Behemoth. Cependant, si ces métaux précieux font l’objet de fouilles intenses, il ne faut pas qu’ils en occultent d’autres, comme Mastemey, dont la production mérite tout autant notre attention. Formation toute récente, Mastemey a tout simplement intitulé sa première livraison Vol. 1, ce qui laisse supposer que le groupe souhaite exploiter davantage ce filon à l’avenir.
A la manière des éléments qui ont successivement peuplé la classification périodique, c’est toute une effervescence qui entoure la découverte de ce nouveau métal. Dans l’usine où on le travaille, ça vrille, ça martèle, ça vrombit, ça s’exprime à pleins poumons. Non, on n’y fait pas de l’industriel, mais bien du thrash bien puissant, porté par une rythmique qui envoie autant de bois qu’une cheminée en consume en une soirée d’hiver rigoureux, et des guitares aux soli aussi affûtés que la mine d’un crayon Stædtler passé au taille-crayon. Entre touches finales (les assauts galopants à l’assurance d’un chef de guerre) et esquisses en pleine ébauche (les ruptures et rythmes hachés à l’hésitation de soldats en terre inconnue), c’est un tableau intriguant que le modèle a hâte de voir tout en s’en préservant tant que son auteur ne l’a pas parachevé.
On sait les alliages de métal tellement nombreux qu’on pourrait en faire un sujet de thèse. Cependant, le mélange de groove à taper du pied et de thrash à dodeliner de la tête de notre nouvelle entité polonaise mettra autant en émoi les corps dans l’agitation de prestations scéniques musclées que les esprits dans le calme d’une écoute au casque.
Lucas Biela