Live report Vukovi + Artio + Unpeople au Petit Bain, Paris, le 4 mars 2025
2025
Lucas Biela
Live report Vukovi + Artio + Unpeople au Petit Bain, Paris, le 4 mars 2025
Le 4 mars 2025, c’est le Royaume-Uni qui est à l’honneur au Petit Bain. Ouvrant les hostilités, Artio combine avec brio des motifs électroniques ingénieux et un rock alternatif puissant. La voix mêle avec tout autant d’éclat imploration et allégresse. Tout au long de son set, le quatuor de Leeds a su convaincre par des structures dynamiques et des mélodies omniprésentes.
Chez les Londoniens de Unpeople, la malice des chœurs vient entraver les velléités enragées du chant principal. Un contraste saisissant se crée, sans que la cohésion n’en souffre. Et quand la voix se fait plus plaintive, les chœurs la consolent. On assiste ainsi à une belle entente. La musique groovy pleine d’énergie brute s’assombrit alors, prenant des airs de marche funèbre. L’occasion faisant le larron, la guitare en profite pour explorer un terrain éploré qui titille nos émotions. Mais c’est également le romantisme d’un Type O Negative parti dans une introspection profonde qui nous surprend entre deux plans dynamiques. Jonglant entre rage et douceur, c’est un véritable numéro d’équilibriste que Unpeople nous présentent.
D’autres funambules très attendus les suivent, les Écossais de Vukovi. La tête d’affiche propose en effet des pièces alliant énergie et légèreté. Avec ses gants longs, son maquillage et un haut en dentelles, Janine Shilstone fait presque penser à une danseuse charleston. Et effectivement, c’est non seulement de son chant habité que la jeune femme ensorcelle la salle, mais également des mouvements de son corps. Sur les planches, c’est une vraie tornade. A tel point que quand elle confesse être « éreintée » (traduction en langage soutenu du mot en f qu’elle emploie), elle s’assoit sur le rebord de la scène. Non pas pour se reposer pensez-vous, mais pour partager ses émotions avec le public. Et il sera très difficile pour celui-ci de retenir ses larmes à l’écoute du touchant « Colour Me In ». Mais ce sont également d’autres registres que l’on peut apprécier tout au long de la soirée. Ainsi en ouverture, sur une musique post-hardcore vrillée, les accents pop de la voix ont de quoi surprendre. Quand le rythme se fait plus direct à travers une dynamique portant sur ses ailes le propos mélodique, le chant mêle habilement douleur et sensualité. Emportement et détresse s’amalgament sur une barque qui tangue comme si elle cherchait un équilibre entre les deux états. Et comme dans une émulsion, Janine parviendra à séparer l’un de l’autre dans la pièce qui suit. Mais c’est véritablement quand le désarroi verse dans l’espoir, à la manière de bourgeons prêts à éclore au moindre rayon de soleil, que l’on mesure toute l’étendue du talent de notre Écossaise.
De tels moments il n’en manque pas dans le concert, jusqu’aux dernières notes même ! En effet, sur le morceau de clôture, sur une musique grunge aux contours flous, on se délecte à nouveau de ce chant où la joie se reflète en désolation dans le lac des contrastes. Pour montrer combien les premières parties revêtent une importance à ses yeux, Janine en fait même revenir des membres pour des duos qui ne manqueront pas d’enflammer la salle. Par ailleurs, pour l’accompagner on peut compter sur le duo guitare / batterie. Que ce soit dans le grunge, le post-hardcore, le nu metal ou encore le funk metal, la paire sait y faire en matière de groove et d’énergie. Les morceaux prennent alors une couleur vive qui fait bouger le public en même temps que les refrains accrocheurs lui font répéter les paroles. Ainsi, tout au long du concert des Vukovi, suavité et rythme envahissent le Petit Bain.
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