Live report Midnight Odyssey + Malepeste au Backstage By The Mill, Paris, le 17 mai 2024
17 mai 2024
Lucas Biela
Live report Midnight Odyssey + Malepeste au Backstage By The Mill, Paris, le 17 mai 2024
Le soir du 17 mai 2024, le Backstage By The Mill fait la part belle au black metal. Les hostilités démarrent avec Malepeste, formation lyonnaise. Cependant, ô rage, ô désespoir, comme avec Obscura le 15 mars dernier, on n’entend que la batterie et la basse ! Cela a pour conséquence de donner des airs de groove metal à leur musique, ce qui est loin de l’effet recherché. Les quelques plaintes qui s’échappent des guitares peinent en effet à se faire entendre. Sur le plan vocal, on pourra être surpris par le chant de gorge ancestral (pour donner un côté ésotérique à la musique ?), mais beaucoup moins par les cris de douleur (ben oui, c’est du black metal !). En revanche, la surprise viendra aussi du chant hardcore (pour brouiller les pistes ?). Comme c’est ce dernier qui prévaut, on s’attend à une déflagration sonore. Il n’en sera rien si vous vous rappelez mon reproche en introduction. En effet, quel contraste entre cette voix hargneuse et le son plat qui ne fait pas assez ressortir le côté extrême de leur musique. Avec un mixage méprisant les guitares, les blast beats se transforment en démonstration de foire. Mais ceux-ci sont anecdotiques, la musique naviguant en effet le plus souvent sur des eaux stagnantes, à circulations réduites. Le rythme se veut en effet lent. Et faire des morceaux lents dans un contexte black metal est un exercice périlleux. Ainsi, les compositions peineront à décoller, et nous infligeront la même souffrance que celle que la formation cherche à exprimer à travers la voix et la musique.
Avec Midnight Odyssey, on aura droit à un black metal cosmique, c’est-à-dire avec une ambiance rendue magique et fantastique par l’apport de claviers majestueux. Se produisant pour la première fois à Paris, ce groupe australien se résume en studio à un seul homme, Dis Pater. Pour les besoins de la scène, celui-ci sera accompagné de deux guitaristes et d’un troisième acolyte aux machines. Vous avez bien lu : pas de batterie ! Quelle déception, moi qui avais hâte de savoir comment la musique de notre one-man band sonnerait sur scène avec une vraie batterie. Mais ce sera un mal pour un bien. Les programmations ouvrent un boulevard aux guitares, qui peuvent ainsi mieux partager leur rage et leurs suppliques. Le chant sera dans un premier temps assez monotone, mais Dis Pater y introduira plus de variations par la suite. Les guitares sauront accompagner les notes à la fois mystérieuses et magiques des claviers. Les batteries programmées donnant certes l’impression d’une grand-messe gothique (constat renforcé par les habits monacaux), on finit par s’y habituer, d’autant plus que l’essence de Midnight Odyssey réside dans les atmosphères et non dans le groove.
Par moments, l’univers magique prend une tournure plus belliqueuse, la rythmique devenant plus martiale, et les guitares plus nerveuses. Le groupe montrera cependant des signes de faiblesse avec une semi-ballade lancinante aux faux airs de sea shanty. Sur ce même morceau, il parviendra néanmoins à revenir dans son monde merveilleux quand il montrera à nouveau les gros bras. Pour conclure son set, sur fond de musique planante, la tête à penser du projet livrera un chant clair aux accents désabusés. On sera alors plongé dans un moment de béatitude avant de retourner dans l’autre monde, réel celui-là.
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