Klone – All Seeing Eye
Season Of Mist
2008
Rudzik
Klone – All Seeing Eye
A l’occasion automnale de la sortie de leur nouvel album, il m’est apparu intéressant de relire la chronique que j’avais rédigée au sujet de All Seeing Eye, un des premiers pas hors des sentiers balisés du death metal préfigurant Le Grand Voyage de Klone. En voici le contenu tel que publié à l’époque sur un défunt webzine.
Quand on ne connaît pas les productions précédentes des Poitevins de Klone (une démo suivie du LP Duplicate) et que l’on pose une oreille attentive sur cette galette musclée, on se dit qu’il s’agit d’un énième groupe de death metal dans un genre bien embouteillé. Il faut dire que « Candelight », le titre d’intro, est bien ancré dans ce style mais sème quand même un peu le doute sur l’intégrité de cette volonté métallique par son intro à la harpe et son refrain au chant clair beaucoup plus légers que le propos général. Ainsi, le titre éponyme qui suit surprend par une base complètement jazzy sur laquelle de grosses guitares et un chant death puissant délivré par Joe Duplantier (Gojira) redonnent un éclat d’airain. Oserais-je écrire que sur ce titre, le jeu de basse de Hughes Andriot aurait pu accompagner Miles Davis ?
Par la suite, c’est un florilège de tous les styles de metal qui parsème ce CD bien qu’il n’y ait finalement aucune faute de goût commise par Klone. Le combo intègre avec bonheur à son death du rock & roll sur le gargantuesque « Nightime », du stoner (« Empire Of Shame »), du punk (« Choked »), du grunge (« Last Breath »), une ballade psyché « Commonplace »), du metal prog un peu déstructuré façon Oceansize (« Last Breath », « Life Expectancy »). On a même droit à un acoustique très planant style Pink Floyd sur « Not The End ».
Vous allez me dire que c’est un vrai foutoir ce CD et que Klone ne sait pas où il va. A ça je répondrais qu’à l’instar d’un Devin Townsend quoiqu’en plus sage, ce Klone est capable de composer et de jouer tout ça avec le même bonheur alors pourquoi s’en priverait-il ? De même, ne s’imposant aucune barrière, son chanteur Yann Ligner alterne sans aucun problème les parties de chant death avec du chant clair parfois même très aérien. Il y a vraiment des passages tripants sur All Seeing Eye tel le mélange des influences Soundgarden, Genesis et Oceansize sur le même titre à savoir « Last Breath ». L’étonnant solo de saxo de de Matthieu Metzger sur « Commonplace » habillé d’une batterie entêtante en fait également partie tout comme l’instrumental à la harpe de « Hidden Ways ». Le seul reproche que je pourrais exprimer est que trop de titres sont joués sur un rythme assez lent mais là, je pinaille un peu.
Pas de doutes, All Seeing Eye est une vraie réussite créative et versatile qui plus est franchouillarde alors vous auriez tort de ne pas y jeter un œil et même une oreille.
Finalement, on discerne dans cette chronique tous les signes avant-coureurs des changements de caps qui constitueront le parcours de Klone avec même la sortie d’un album 100% acoustique, le bien nommé Unplugged qui prendra tout le monde de court. Quel devin je faisais ha ha ha !
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