Kissamilé – Cheers
Kissamilé
Autoproduction
Groupe hexagonal qui porte le nom de son fondateur, Kissamilé (qui signifie « qui je suis » en créole réunionnais) fait dans la pop/soul funky aux ambiances sophistiquées et touchantes. Les inconditionnels de The Voice se rappeleront des prestations de Vincent Goursalo, alias Kissamilé, dans la troisième édition de ce télécrochet. Ce passage lui a permis de lancer le premier EP de son groupe, « Experience » en 2013. Un an plus tard, ce dernier remet le couvert avec « Cheers ». Dans un premier temps, la courte introduction avec synthés aériens et batterie déboussolée est assez trompeuse. En effet, ce n’est pas à une « Garden party » de M. Progressif que nous sommes invités ici, mais bien à une « Dorinda’s Party » d’un M. Black Music. Et en effet, porté par la voix du charismatique leader (on pense à un James Blunt qui emprunterait les gimmicks vocaux de Jamiroquai), Kissamilé est un véritable antidote contre la déprime.
Ainsi, avec sa batterie chamarrée, ses voix d’accompagnement toutes pleines d’enthousiasme, ses handclaps (« The Big Picture ») ou ses finger snaps (« Home »), ses guitares enjouées et ses claviers espiègles, le groupe a tout de l’alter ego francais des Gossip. Le morceau-titre, « Cheers », comme son titre ne l’indique pas, nous plonge cependant dans une certaine mélancolie marquée par un rythme plus lancinant, un chant plus déchiré, des choeurs en demi-teinte et des guitares tour à tour obsédantes et pensives.
Même si toute cette débauche de vitalité et d’entrain nous emballe, nous restons un peu sur notre faim avec ces cinq morceaux, dont une introduction de moins d’une minute. Mais on pourra au moins se consoler par la qualité des compositions. Rythmique aux petits oignons, énergie débordante et enthousiasme à tout va sont donc au menu de cet album, qui vous fera démarrer la journée sous les meilleures auspices. Espérons qu’une tournée sera bientôt annoncée, car leur musique solaire doit s’apprécier encore davantage sur scène.
Lucas Biela (9/10)