Kino – Radio Voltaire

Radio Voltaire
Kino
Inside Out
2018

Kino – Radio Voltaire

Kino Radio Voltaire

Inattendu : sous l’impulsion de son label, Kino revient aux affaires treize ans après son génial Picture. On ne compte plus les side-projects annoncés pour durer et qui ne sont  finalement que feu de paille et honnêtement, j’avais fait mon deuil d’un second album de Kino que forment John Mitchell à la guitare et au chant (It Bites, Frost*, Arena), Pete Trewavas à la basse (Marillion, Transatlantic), et Craig Blundell à la batterie (Frost*, Steven Wilson) qui a remplacé Chris Maitland. Également, en tant que guest de luxe, ils se sont adjoint les services de John Beck aux claviers (It Bites).

Mais la mayonnaise a-t-elle pris de nouveau ?

Il faut dire que le dernier opus de Lonely Robot (donc de John Mitchell) et, à degré moindre, le dernier Frost* manquaient de relief et m’avaient un peu laissé sur ma faim.

Kino Radio Voltaire band1

Je vais lâcher de suite le morceau, Radio Voltaire n’est pas au niveau de Picture dont le côté progressif (avec certaines rythmiques improbables) est globalement escamoté. Le titre éponyme paraît prometteur mais se traîne un peu en longueur et « durée » ne signifie pas pour autant « bon morceau progressif ».

Les mélodies qui cartonnent, eh bien… comment dire… elles cartonnent moins.

Pour reparler de John, je l’ai trouvé beaucoup plus inspiré à la guitare qu’au chant. Et pourtant j’adore sa voix de velours mais il me paraît depuis quelque temps un peu en pilotage automatique. Ainsi, les ballades « Idlewild », « Temple Tudor » et « Keep The Faith » sont plutôt convenues bien que très jolies et « Out Of Time » est assez poussif malgré le remarquable solo de basse de Pete Trewavas.

En revanche, que cela soit en termes de soli ou de riffs charpentés, John rend une copie pratiquement parfaite.

Pete possède toujours ce groove exceptionnel (« The Dead Club », « Grey Shapes On Concrete Fields ») trop peu souvent mis en valeur à mon goût dans Marillion et c’est peut-être ce qui donne plus de saveur à Radio Voltaire en comparaison de Lonely Robot.

J’arrête le jeu des comparaisons pour m’attacher à extraire la substantifique moelle de ce Radio Voltaire.

Résumons-nous : il y a des ballades, peu de prog mais du rock avec un « I Don’t Know Why » qui balance bien en s’appuyant sur un jeu de batterie très brillant. De même, « I Won’t Break So Easily Any More » avec son intro à la « Won’t Get Fooled Again » fait son petit effet.

Le claviériste John Beck, s’il n’est qualifié que de « guest » est loin de faire de la figuration, en particulier sur les premiers titres du CD, se rendant complice des solides rythmiques de Pete et Craig ou en saupoudrant « The Dead Club » de notes un peu tordues à la Jordan Rudess.

Kino Radio Voltaire band2

Kino a choisi « Grey Shapes On Concrete Fields » pour sortir son premier clip vidéo et il faut dire que cela a été judicieux car c’est certainement le morceau dans lequel on retrouve le plus tous les ingrédients qui ont fait la réussite de Picture.

John Mitchell s’est dit très fier du dernier titre de l’album « The Silent Fighter Pilot » et il peut l’être car voilà une ballade qui parvient à entrer dans une espèce de quatrième dimension pour terminer à la guitare en apothéose.

Ainsi, mon avis sur Radio Voltaire est en fait un peu mitigé pour un album qui reste très sympathique à écouter mais dans lequel on aurait aimé être plus souvent agréablement surpris. La surprise, c’est l’évènement de la sortie de l’album de Kino, pas forcément son contenu. Après, ça n’est pas de ma faute si ces deux gros malins de John et Pete avaient mis la barre aussi haute sur Picture.

Rudzik

https://www.facebook.com/KINObandofficial/

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